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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 10:53

    Rappel du premier message :

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    (Cet article fut publié en anglais par Mr. Judge dans la revue américaine The Path d'octobre 1895)


    Il y a quelques années, un de ces Maîtres en qui tant de nos membres croient, fit écrire une lettre par H.P. B., en son nom, à un certain groupe de théosophes. Chaque membre, dit-il dans cette lettre, s'il est zélé, sincère et désintéressé, pourrait devenir dans sa ville ou cité, un centre actif d’où rayonneraient des forces invisibles puissantes qui influenceraient en bien les habitants des environs ; bientôt des personnes s’informeraient de ce qu’est la Théosophie ; une branche serait créée, et le voisinage tout entier en profiterait. Ceci nous paraît juste et raisonnable, indépendamment de la haute autorité d'où cette assertion émane, et les membres devraient y réfléchir sérieusement, afin d'amener la réaction désirée.

    Trop de personnes, se croyant seules au point de vue théosophique dans leur ville, se sont contentées de se croiser les bras, et d'enfermer à double tour leurs connaissances mentales se disant qu'il n'y avait rien à faire, et que personne ne se souciait vraisemblablement de la Théosophie dans leur entourage, et que de plus, cette ville particulière était « la plus impropre au travail » qu’on puisse trouver.

    La grande erreur dans ces cas, c'est d'oublier la loi signalée dans les écrits de H.P.B. cette loi, que chaque membre devrait connaître, enseigne que le mental de l’homme est capable d’amener des résultats par l’intermédiaire d’autres mentaux autour de lui. Si nous nous bornons à penser qu’il n’y a rien à faire, notre mental subtil ira toucher d'autres mentaux qui se trouvent dans sa vaste sphère d’influence et leur criera : « Il n'y a rien à faire ». Fatalement alors, aucun résultat ne peut être atteint. Mais si nous pensons constamment à la Théosophie, avec ardeur et renoncement, et désirons que d'autres en reçoivent comme nous les bienfaits, nous répétons « Théosophie » et « Aide et espoir pour vous », aux mentaux que nous influençons à nos moments perdus de la journée, ou durant les longues heures de la nuit. Il en résultera un éveil de l'intérêt pour la Théosophie, qui se manifestera à la première occasion la plus insignifiante.

    Une telle altitude intérieure, jointe à tous les efforts possibles de diffusion, révèlera la présence insoupçonnée de nombreuses personnes qui pensent exactement en ce sens. C’est ainsi que nous profiterons de l'opportunité qui nous est offerte en ce moment.

    Notre dernier congrès a marqué une étape : celle qui met fin à la lutte et ouvre de nouveaux horizons, celle qui élargit et encourage la recherche sympathique du grand public. Voilà certes une occasion admirable. Les branches comme les membres devraient se lever en masse et s’unir pour tirer tout le profit possible de ces circonstances. Rappelez-vous que nous ne luttons pour aucune forme d’organisation, ni pour une bannière ni pour des fins personnelles et mesquines, mais bien pour la Théosophie ; pour l’avantage, le profit et le bonheur de nos semblables. Ainsi qu'on l'a dit il y a longtemps, ceux d'entre nous qui se contentent de s'affilier à une organisation et de la vénérer, créent des idoles, et adorent une coque vide. Le renoncement doit être la véritable note tonique.

    Ceux qui cherchent encore, après des années d'instruction théosophique, le progrès personnel ; ceux qui désirent avant tout, leur propre avancement dans le côté occulte de la vie, détruisent en eux le privilège que nous avons cité en premier lieu ; celui d'être un centre vivant et palpitant de lumière et d’espoir pour les autres. Et ceux qui aspirent ainsi au succès pour eux-mêmes, diminuent de la sorte leur chance de réussite dans leur prochaine vie sur terre.

    « Fermez les rangs ! » Que chaque membre soit un centre, chaque branche un centre ; et tout un vaste centre tourbillonnant de lumière, de force et d'énergie pour le plus grand bien de la nation et de la race.
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:01

    A propos des cycles

    [Article de W. Q. Judge – Cahier Théosophique n°144 – :copyright: Textes Théosophiques, Paris]
    Q. — J'ai entendu et lu beaucoup de choses au sujet des cycles et de leurs changements. Je crois à la loi des cycles, et aux grands et petits cycles, bien que je ne les connaisse pas. Mais sont-ils définis dans leurs limites, ou vagues et imprécis ?

    R. — Beaucoup de ce qui a été dit sur le sujet est vague à l'exception de ce qui concerne le nombre d'années compris dans certains cycles. Le cycle lunaire et certains autres sont connus, mais il est bon d'éclairer certaines des obscurités. Bien des gens imaginent qu'un cycle donné commence, disons aujourd'hui, alors qu'un autre vient juste de se terminer. Mais cette vue n'est pas correcte, car les cycles s'interpénètrent, et, avant que l'un ne se soit vraiment achevé, l'autre a déjà commencé. La meilleure façon de le comprendre est de dessiner deux cercles en intersection, de la façon suivante :

     Chaque membre un centre - Page 2 Cycles-ct144

    Le cycle n° 1 se termine à l'intérieur du n° 2. Si on appelle B le point où commence le n° 2 on voit qu'il a son début pendant que le n° 1 se termine. Le véritable point correspondant à la fin de l'un et au commencement de l'autre se trouve probablement sur une droite verticale reliant les deux points d'intersection des cercles ; on peut alors appeler aube et crépuscule les espaces délimités de part et d'autre de cette droite.

    Il y a aussi certains cycles importants qui commencent et finissent entièrement à l'intérieur des limites de cycles plus grands et, en fait, ce sont ces cycles plus petits que nous remarquons le plus, car ils sont ressentis plus rapidement. Tout ceci a trait aux cycles physiques ; il en existe d'autres, d'une nature plus élevée et plus spirituelle, très difficiles à repérer et à comprendre. On peut toutefois s'en faire une idée, jusqu'à un certain point, en observant un homme accomplir pendant plusieurs années une tâche qui, en soi, n'est pas particulièrement élevante : il arrive qu'à la fin de cette période son attitude mentale se soit métamorphosée au point de modifier toute la vie et le développement de l'individu. Dans ce cas, la tâche accomplie représentait un cycle d'avilissement ou d'expiation, mais, en même temps, un autre cycle, d'un caractère plus élevé, se déroulait dans la nature mentale et morale de l'homme, tout à fait à l'insu des autres, et peut-être aussi de lui-même. Il existe également des grands cycles cosmiques qui se déroulent lentement, de notre point de vue, parce qu'ils couvrent des périodes prodigieusement longues, mais néanmoins ils affectent puissamment l'humanité et les étudiants ne peuvent se les imaginer que faiblement.

    L'ancienne civilisation égyptienne illustre le pouvoir de l'un de ces grands cycles qui s'est achevé depuis longtemps. Cette brillante civilisation a fleuri pendant une vaste période sans que sa gloire semble décroître, mais progressivement le changement se fit sentir. Nous pouvons imaginer les efforts effrénés et désespérés qu'ont dû faire ses sages pour enrayer cette décadence. Mais ils se révélèrent impuissants et l'Égypte sombra petit à petit pour atteindre le niveau où nous la voyons encore briller, grâce aux témoignages de son passé découverts jusqu'à présent, alors qu'elle était déjà sur son déclin ; et, finalement, tout ce qu'il en' reste se limite à des amoncellements de sable, et des Coptes ignorants et dégénérés.

    Mais l'influence de ce puissant cycle s'est simplement déplacée vers d'autres sphères et, lorsque la Terre rencontrera à nouveau la même impulsion, l'ancienne civilisation ressurgira, la force de jadis revivra dans un corps meilleur.

    Pour moi, les lois cycliques sont pleines d'espérance et suprêmement justes.
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:02

    Impressions cycliques, leur retour et notre évolution

    [Conférence de W. Q. Judge à la Convention de la Section Américaine de la S.T., le 25 Avril 1892
    – Cahier Théosophique n°89 – :copyright:Textes Théosophiques, Paris]
    Monsieur le Président,
    Amis Théosophes,
    Mesdames et Messieurs,

    Le titre de ce dont je vais vous entretenir est : IMPRESSIONS CYCLIQUES, LEUR RETOUR ET NOTRE EVOLUTION. Tout d'abord qu'est-ce qu'un cycle ? Cela n'a rien à voir avec le mot psychique et je regrette d'avoir à le préciser mais j'ai entendu certaines personnes répéter ce matin le titre en disant « psychique » au lieu de « cyclique » : peut-être pensaient-elles qu'il s'agit de la même chose ou qu'il existe quelque rapport avec le mot « psychique ». Le mot « cyclique » provient du mot grec Kuklos, un anneau. Ce mot a pris en anglais la forme de cycle, en prononçant Kykle puis cycle. Le mot correspondant en sanscrit est Kalpa qui a, en fait, un sens plus étendu et plus profond ; en anglais ce mot englobe plusieurs cycles et devient source de confusion quand on l'emploie. Il est utilisé pour les cycles restreints et pour les cycles plus vastes, les cycles intermédiaires et les grands cycles ; alors que le mot Kalpa signifie et implique seulement un cycle de grande dimension, les cycles plus petits étant désignés par d'autres mots.

    Qu'est-ce qu'un cycle ? C'est un cercle, un anneau ; cependant, à proprement parler, ce n'est pas un anneau semblable à une alliance qui tourne sur elle-même ; mais un cycle ressemble plutôt à un pas de vis qui prend la forme d'une spirale et qui, après avoir commencé par le bas, tourne sur lui-même et monte. C'est comme le grand tournant en fer à cheval du chemin de fer de Pennsylvanie. Là, vous faites le tour de la courbe au point le plus bas ; vous pénétrez au fond du fer à cheval, et tandis que vous tournez, la pente monte, de sorte que lorsque vous parvenez au côté opposé, vous n'avez pas été plus loin que le commencement, mais vous vous êtes élevés juste de la distance qui sépare les deux extrémités de la pente.

    Mais qu'entendons-nous par un cycle en Théosophie, dans nos recherches sur la nature, sur l'homme, ou sur la civilisation, ou bien sur notre développement, sur notre origine, ou sur notre destinée ? Par cycles, nous voulons dire précisément ce que les Egyptiens, les Hindous et les philosophes du Moyen Age entendaient par ce terme, à savoir qu'il y a un retour périodique, ou retour d'un cycle, une fois de plus, retour d'un cycle de quelque chose, d'un endroit quelconque. C'est pourquoi on l'appelle cycle, attendu qu'apparemment il revient sur lui-même ; mais dans la doctrine théosophique et dans les anciennes doctrines, il y a toujours une élévation dans le sens de la perfection ou du progrès. Comme le soutenaient les Egyptiens, les cycles règnent partout, les choses reviennent, il y a un retour des événements, l'histoire recommence, et c'est ainsi qu'en ce siècle, nous citons cet adage : « l'histoire se répète ».


    Mais où, selon les Théosophes, prévaut cette loi cyclique ? Nous disons qu'elle prévaut partout. Elle prévaut dans chaque règne de la nature, dans le règne animal, dans le monde minéral, dans le monde des humains, dans l'histoire, dans le ciel, sur la terre ; nous disons que non seulement les cycles appartiennent à la terre et à ses habitants, qu'ils sont en rapport et règnent sur eux et en eux, mais qu'ils prévalent aussi dans ce que les Hindous appellent les trois royaumes de l'univers, les trois mondes : celui qui est en dessous de nous, nous-mêmes et celui qui est au-dessus de nous.


    Maintenant, si vous voulez bien consulter Buckle, un grand écrivain de l'école anglaise, vous verrez ce qu'il dit dans un de ses livres classiques, un livre important souvent cité. Il dit que, sans aucun doute, la loi cyclique prévaut en ce qui concerne les nations, qu'elles sont revenues apparemment identiques avec seulement une légère amélioration, ou bien avilies, car il y a aussi un cycle descendant inclus dans les cycles ascendants. Mais Buckle n'a pas découvert de loi. Une fois de plus il a seulement dit ce que les anciens avaient dit et redit. Et il m'a toujours semblé que si Buckle et les autres personnes de son genre accordaient plus de crédit aux anciens, ils s'épargneraient beaucoup d'ennuis, car il a découvert sa loi en fouillant beaucoup, après un travail méticuleux, alors qu'il aurait pu la découvrir en consultant les anciens qui ont toujours enseigné l'existence des cycles et leur pérennité.

    Les anciens connaissaient un nombre considérable d'importants et vastes cycles. Dans leur classification figuraient un Saros et un Naros dont nous ne comprenons pas le sens aujourd'hui. On les connaît jusqu'à un certain point, mais ce qu'ils sont exactement on ne le sait pas. Les Egyptiens ont enseigné qu'il y avait un grand cycle sidéral et c'est un fait enfin reconnu aujourd'hui. Il s'agit du cycle de 25.000 ans, du grand cycle déterminé par la course du soleil à travers les signes du Zodiaque pendant cet intervalle de temps. Bien sûr, je n'aurai pas la présomption de penser que vous ne connaissez rien en astronomie ; cependant pour l'expliciter, il vaut mieux que j'expose à nouveau ce point aussi simplement que possible. Comme les aiguilles de l'horloge marquent l'heure, de jour en jour et d'année en année, le soleil parcourt les signes du Zodiaque ; mais en même temps il régresse lentement. En traversant cette période, il revient de nouveau au même point, prend du retard ou rétrograde. C'est ce qu'on appelle la précession des équinoxes et cela fait un certain, nombre de secondes, pendant une période donnée. Ces secondes dans le ciel prises dans le cycle du temps vous montrent que le soleil prend 25.000 et quelques années pour revenir à l'endroit d'où il est parti à un moment donné. Autrement dit, si vous imaginez que le 1er avril de cette année, le soleil était à un certain degré du Bélier, l'un des signes du Zodiaque, il ne reviendra pas à ce signe dû à la précession des équinoxes avant que 25.000 ans ne se soient écoulés.

    Maintenant, le soleil est le centre de notre système solaire et la terre tourne autour de lui et si la terre tourne, elle tourne également autour de son axe. Cela est connu aujourd'hui des astronomes, le soleil tourne autour d'un centre, comme le savaient aussi les anciens (qui, en fait, étaient nous-mêmes). Cela veut dire que, tandis que nous tournons autour du soleil, celui-ci tourne autour de quelque autre centre, de sorte que ce n'est pas un cercle que nous décrivons dans le ciel autour du soleil, mais une spirale, tandis que nous nous déplaçons avec le soleil autour de son énorme orbite. Saisissez-vous exactement cette idée maintenant ? C'est une idée très importante car elle ouvre de larges perspectives sur le sujet. Quelque part dans le ciel il y a une étoile, nous ne savons pas où ; certains pensent qu'il s'agit d'Alcyone, ou de quelque autre étoile ; d'autres pensent qu'il pourrait s'agir d'une étoile des Pléiades, d'autres encore croient qu'il est question d'une étoile quelque part ailleurs ; mais en tout cas ils savent par déduction, allant du connu vers l'inconnu, et comme Frère Thomas vous l'a dit ce matin, que le soleil est lui-même attiré par quelque centre inconnu et qu'il tourne autour de celui-ci en formant un cercle énorme, et tandis qu'il tourne, il entraîne la terre avec lui. Au cours des 25.000 années dans sa course autour des signes du Zodiaque, il amène forcément la terre dans Ides espaces où elle n'a encore jamais été, car lorsqu'il atteint ce point dans le Bélier après 25.000 ans, c'est seulement apparemment le même point, exactement comme lorsque j'ai fait le tour du fer à cheval. Je commençai autour du premier point et tournai autour de la courbe et revins au même point, mais j'étais plus haut, j'étais dans une autre position. De même, quand le soleil rétrograde au point situé dans le Bélier, où il était le premier avril de cette année, il ne sera pas dans une position identique dans l'univers de l'espace, mais il sera quelque part ailleurs, et dans son voyage de 25.000 années à travers des billions de billions de milles, il entraîne la terre dans des espaces où elle n'avait jamais été auparavant et cette dernière ne sera jamais absolument identique à la terre qu'elle fut. Il doit l'entraîner dans des espaces cosmiques où les choses sont différentes, qui provoquent ainsi des changements dans la terre elle-même, car les changements dans la matière cosmique de l'atmosphère, dans l'espace où le soleil entraîne la terre, doivent affecter la terre et tous ses habitants. Les anciens ont. fait des recherches sur ce sujet et ont depuis longtemps confirmé ce cycle de 25.000 ans, mais ce n'est que très récemment que nous commençons à déclarer que nous l'avons, pour ainsi dire, découvert. Nous savons, d'après les astronomes du dix-neuvième siècle, que c'est un fait ou que cela doit en être un, par déduction, mais ils savaient que c'était un fait parce qu'ils l'avaient observé eux-mêmes et qu'ils avaient enregistré leurs observations.

    Comme nous, les Egyptiens connaissaient aussi le cycle de la Lune, mais ils en connaissaient davantage, car la Lune n'a pas seulement son cycle de vingt-huit jours quand elle change depuis la pleine rune jusqu'à sa disparition pour réapparaître de nouveau, mais elle accomplit, à partir d'un point quelconque, une révolution périodique de quatorze ans ; qui, elle-même, doit avoir quelque influence sur la terre.


    Ils ont également dit que l'âme humaine avait ses cycles qui étaient de 5.000 ans. Est-ce à dire que l'homme ou le roi, une fois mort, on a transformé son corps en momie dans l'espoir que lorsque son cycle de 5.000 ans serait écoulé et qu'il reviendrait une fois de plus sur la terre, il retrouverait son corps momifié ? Pas du tout, mais cela veut dire que personne d'autre ne devrait avoir utilisé ses atomes momifiés en en faisant un mauvais usage. Nous expliquons la momification d'une autre manière. Leur connaissance de la loi des cycles les pousse à faire la première momie. Ils pensaient que l'âme humaine revient ; ils tenaient aussi pour vrai que tous les atomes sont vivants, chose que nous disons aussi, que ce sont des points sensibles, qu'ils ont une intelligence appartenant au plan sur lequel ils opèrent, et que l'homme faisant un mauvais usage des atomes de matière, comme ceux que vous avez dans vos corps et dans vos cerveaux, doit en subir les conséquences. En raisonnant ainsi, ils concluaient : « Si je meurs et abandonne ces atomes dont j'ai fait un si bon usage, peut-être quelqu'autre homme les prendra et en fera un mauvais usage, c'est pourquoi je veux les préserver autant que possible jusqu'à mon retour, puis par un certain processus je détruirai leur combinaison, les absorberai en quelque place ou état où ils pourront être bien utilisés ». De nos jours, ceci peut paraître choquant, mais je ne fais que répéter la théorie. Je ne dis pas que j'y crois ou que je n'y crois pas.

    Les anciens Egyptiens qui avançaient ces théories ont disparu et n'ont laissé que les Pyramides, les temples de. Thèbes, les Sphinx et tous les grands monuments que nous découvrons progressivement. Où ont-ils été ? Sont-ils revenus ? Est-ce que ce sont les Coptes maintenant en Egypte qui les représentent ? Je ne pense pas, bien que l'on veuille tout expliquer par l'hérédité. Les Coptes sont-ils leurs descendants ? Ils ne connaissent absolument rien, si ce n'est un simple langage et ils vivent une vie d'esclaves et pourtant ils seraient les descendants d'anciens Egyptiens ! Qu'est-il donc advenu d'eux ? Nous pensons que, dans l'ancien temps, les Egyptiens collaboraient avec les Hindous, et que leur cycle persiste ; autrement dit, il reste leurs descendants, gardiens en partie de la connaissance de leurs ancêtres et nous découvrons que les Hindous ont toujours observé les mêmes théories, quant aux cycles, que les Egyptiens. Ils divisaient les âges du monde en périodes : ils disaient que la manifestation commence et qu'elle dure alors le temps d'une période appelée un Kalpa, nombre considérable d'années ; que le Kalpa est divisé en âges. Le petit cycle est composé d'un grand 'nombre d'années ; l'un sera de quatre mille, un autre de quatre cent mille, un autre sera d'un million et ainsi de suite, faisant un total que nous ne pouvons pas saisir mentalement mais que nous pouvons noter sur le papier.

    L'idée de cycles nous vient des Hindous, retransmise par les nations qui se sont propagées à partir de l'Hindoustan, berceau reconnu de la race. La race aryenne se laissa gagner par le Christianisme, de sorte que nous trouvons les Chrétiens, les Romains, les Grecs et tous les peuples vivant à peu près à cette époque soutenant les mêmes théories sur les cycles. La loi cyclique prévaut donc partout. Nous la trouvons chez les anciens mystiques, les mystiques chrétiens, les mystiques du moyen âge et les mystiques d'époques plus récentes.


    Si vous lisez les travaux de Higgins qui écrivit l'Anacalypsis, vous y trouverez des compilations et des recherches laborieuses sur le sujet des cycles : ont-ils une influence ? Est-ce qu'un cycle peut vraiment affecter la destinée humaine ?

    Venons-en à notre propre vie personnelle : nous pouvons voir que les cycles prévalent et doivent prévaloir, car, le soleil se lève le matin, se dirige vers le centre du ciel, et descend à l'ouest. Le jour suivant, il fait la même chose et si vous le suivez, vous vous levez, vous parvenez au point culminant de votre activité, puis vous allez dormir. Ainsi, le jour succède à la nuit et la nuit succède au jour. Ce sont des cycles, des petits cycles, mais ils en forment de plus grands. Vous venez au monde, vers sept ans vous commencez à avoir du jugement, encore quelque temps et vous atteignez l'âge adulte, puis vous commencez à décliner, et enfin vous terminez le grand jour de votre vie quand le corps meurt.

    En considérant la nature, nous trouvons aussi qu'il y a l'été et l'hiver, le printemps et l'automne. Ce sont des cycles et chacun d'eux affecte la terre avec les êtres humains qui s'y trouvent.


    La doctrine ésotérique dont Frère Mead nous a entretenus, la doctrine secrète des théosophes du passé et des théosophes d'aujourd'hui, que l'on peut trouver dans toute la littérature et les vieux livres du passé traitant de religion, est que la loi des cycles est la loi suprême gouvernant notre évolution ; que la réincarnation dont nous avons tant parlé est une loi cyclique en activité et elle est suprême. Car qu'est-ce que la réincarnation si ce n'est la renaissance (le retour à la vie), justement ce que les anciens Egyptiens enseignaient et dont nous découvrons la véracité, car il n'est d'autre moyen que cette loi cyclique de réincarnation pour faire comprendre les problèmes de la vie qui nous assaillent. Ceci explique notre propre caractère, chacun différent de l'autre et une force particulière à chaque personne.

    Telle est la loi suprême, nous devons en considérer une autre, en rapport avec celle-ci et contenue dans le titre que j'ai adopté. C'est la loi du retour des impressions. Que voulons-nous dire par là ? Je veux dire que ces actes et ces pensées accomplis par une nation (mis à part les choses qui affectent la nature, bien que cela soit gouverné par la même loi) constituent une impression. Par exemple, votre venue à cette assemblée engendre dans votre nature une impression. Votre sortie dans la rue et la vue que vous avez de l'animation de la rue engendrent une impression. Vous avez eu une querelle la semaine passée et vous avez dénoncé un homme ou vous vous êtes disputé avec une femme et vous vous êtes mis en colère, tout cela crée une impression en vous ; cette impression est sujette à la loi des cycles autant que la lune, les étoiles et le monde et elle est beaucoup plus importante en ce qui touche votre développement, votre développement personnel ou votre évolution, que toutes ces autres grandes choses qui vous affectent globalement alors que les petites choses vous affectent dans leurs détails.

    Cette doctrine théosophique sur les cycles et l'évolution de la race humaine est, je pense, connue de vous tous car je suppose que vous êtes tous des théosophes.
    On peut la décrire à peu près de cette façon : imaginez qu'avant que la terre ne sortît de l'état gazeux, existait déjà dans l'espace une terre, appelons-la lune, car c'est la théorie exacte. La lune était jadis un grand corps vital, peuplé d'êtres. Elle a vécu sa vie, subit ses cycles et pour finir, ayant vécu sa vie, après que de grands âges se furent écoulés, vint le moment où elle dut mourir, autrement dit, le moment vint sur cette terre où les êtres durent la quitter, car elle était arrivée au terme de sa période, et alors l'exode commença pour elle. Vous pouvez l'imaginer comme un envol d'oiseaux migrateurs. Avez-vous jamais vu des oiseaux migrateurs ? J'en ai vu émigrer d'une manière que peu d'entre-vous ont pu voir. En Irlande et peut-être en Angleterre, les hirondelles émigrent d'une façon très particulière. Quand j'étais enfant, j'avais coutume d'aller dans la localité de mon oncle où il y avait un vieil amoncellement de ruines en pierre au fond du jardin et, par un singulier concours de circonstances, c'est là que les hirondelles de toutes les régions avoisinantes se rassemblaient. La façon dont elles se réunissaient était la suivante : quand venait le moment, vous pouviez les voir arriver de tous les coins du ciel pour s'installer volontiers sur ce tas de pierres, gazouillant toute la journée et voletant de-ci de-là. Quand venait le soir, au crépuscule, elles s'élevaient d'un bloc et formaient un énorme cercle d'environ quarante pieds de diamètre. Ce cercle d'hirondelles tournoyait dans le ciel, volait autour de la tour, plusieurs fois, pendant une heure ou deux, gazouillant bruyamment. Et cela attirait de partout les hirondelles qui avaient probablement oublié le rendez-vous. Elles répétaient ce vol plusieurs jours de suite, jusqu'au moment où elles devaient partir et elles s'en allaient, certaines restant en arrière, quelques-unes arrivant à l'avance, ou bien trop tard. D'autres oiseaux émigrent de façon différente. Les oiseaux humains que nous sommes émigrèrent de la lune vers cet endroit où la terre se forma (j'ignore où, disons qu'il s'agit d'un point dans l'espace) et ils s'y établirent comme des êtres vivants, des entités, sans corps, mais des êtres, dans cette masse dé matière, à ce point de l'espace, en lui insufflant la vie et finalement en transformant cette terre en un globe peuplé d'êtres. Puis les cycles commencèrent à prévaloir, les impressions faites sur nos pères, lorsqu'ils vécurent dans l'ancienne civilisation de la lune (l'esprit ne peut entrevoir combien elle est ancienne), revinrent à nouveau quand ils atteignirent cette terre. Ainsi, nous trouvons les races de la terre s'élevant et chutant, s'élevant et chutant à nouveau, s'élevant et retombant, et, enfin parvenant à ce qu'elles sont maintenant, qui n'est rien comparé à ce qu'elles seront, car elles s'élèvent sans cesse. Telle est la théorie, vue de façon large et elle inclut la théorie des races, des sept grands races qui ont occupé la terre successivement, des sept grands Adam qui ont peuplé la terre ; et enfin, quand cette terre aura achevé sa vie, son temps, tous les êtres qui s'y trouvent, s'envoleront vers quelque autre point dans l'espace afin d'élaborer de nouveaux mondes à l'exemple des frères aînés qui ont fait la même chose auparavant dans d'autres espaces de la nature. Nous ne le faisons pas aveuglément. D'autres l'on fait auparavant. Personne ne sait quand cela commença. Cela ne ressemble en rien à un commencement et n'aura pas de fin, mais il y a toujours des frères aînés de la race qui survivent. Comme certains l'ont écrit, nous ne pouvons faire revenir en arrière le cours des cycles. Le feu du patriotisme ne peut prévaloir contre la destinée supérieure qui plongera une nation dans les ténèbres. Tout ce que nous pouvons faire se bornera à la modifier quelque peu ici et là. Les frères aînés sont soumis à la loi, mais ils ont confiance et espoir, car la loi signifie seulement qu'ils semblent descendre de manière à s'élever à nouveau encore davantage. De sorte que par la loi des cycles, nous nous sommes élevés des royaumes les plus bas de la nature. Cela veut dire que nous sommes liés par une fraternité immense qui ne comprend pas seulement les blancs de cette terre, les noirs de cette terre et les jaunes, mais aussi le règne animal, le règne végétal, le règne minéral et le royaume des élémentaux invisibles. Vous ne devez pas être égoïstes au point de supposer qu'elle ne comprend que les hommes et les femmes. Elle comprend chaque chose, chaque atome dans ce système solaire. Et nous nous élevons à partir de formes inférieures et apprenons comment façonner et mouler la matière, usant et abusant d'elle ; comment imprégner cette matière qui tombe sous notre responsabilité, qui pénètre nos corps, nos cerveaux et notre nature psychique, afin qu'elle progresse et soit utilisable par nos cadets qui sont encore en dessous de nous, peut-être dans le caillou que nous foulons aux pieds. Je ne veux pas dire qu'un être humain est présent dans ce caillou mais qu'il n'y a pas de matière morte où que ce soit, que chaque atome dans cette pierre contient une vie, inintelligente, sans forme mais potentielle et qu'il viendra un moment dans le temps, bien au-delà de notre compréhension, ou tous ces atomes dans cette pierre seront libérés. La matière elle-même aura été affinée et enfin tout ce qui est contenu dans ce grand cycle de progrès aura été porté aux degrés les plus élevés de l'échelle, de façon à ce que d'autres encore en bas, dans un état que nous ne pouvons pas comprendre, aient la possibilité de venir jusqu'à eux.

    Voici la théorie exacte. Est-ce de la superstition ? Si vous en croyez les journaux, c'est de la superstition car ils déformeront tout ce que vous dites. Vos ennemis diront que vous avez raconté qu'il y a un homme dans cette pierre et que vous avez été une pierre... Vous n'avez pas été une pierre mais la grande monade, le pèlerin qui vient d'autres mondes, a été dans chaque pierre, dans chaque royaume et a atteint maintenant la condition d'homme pour montrer soit qu'il est capable de continuer à être un homme, ou qu'il tombera une fois de plus, comme l'enfant à l'école qui refuse d'apprendre et que l'on fait descendre dans la classe inférieure.


    Maintenant, nous pouvons illustrer de cette façon cette loi des impressions dont j'ai parlé : si vous regardez l'une de ces lumières électriques, ne vous occupez pas des autres, regardez-en une seule afin d'obtenir une impression plus forte, vous découvrirez que la lumière produit une image sur la rétine, et si vous fermez vos yeux vous y verrez ce brillant filament de lumière produit par un charbon dans une lampe incandescente. Vous pouvez essayer et voir par vous-mêmes. Si vous conservez vos yeux fermés et observez attentivement, vous verrez l'image revenir un certain nombre de fois à intervalles réguliers, cela se renouvellera, puis disparaîtra pendant le même laps de temps et reviendra encore, changeant chaque fois légèrement mais reproduisant toujours l'image du filament jusqu'à ce qu'enfin vienne le moment où cela semblera disparaître parce que d'autres impressions l'auront effacée ou recouverte. Cela signifie qu'il y a un retour, même sur la rétine, de l'impression de ce filament. Après la première fois, la couleur se modifie avec chaque image et elle revient aussi à des intervalles réguliers, montrant qu'il y a un retour cyclique de l'impression sur la rétine et comme Frère Thomas l'a dit ce matin, si cela se produit à un endroit, cela se produit partout. Si nous faisons des investigations dans l'aspect moral de notre caractère, nous y trouvons la même chose, car, telles les marées de l'océan soi-disant expliquées par la lune, ce qui à mon avis n'explique pas le phénomène, mais bien entendu comme je ne suis pas un scientifique mes vues n'ont pas beaucoup de poids, de même dans l'homme, nous avons des marées que l'on appelle retour de ces impressions : ce qui veut dire que si vous faites une chose une fois il y aura une tendance à ce qu'elle se répète ; si vous la faites deux fois, cela doublera son influence, il y aura une tendance plus forte à faire la même chose à nouveau, et ainsi de suite. Tout dans notre caractère montre ce retour constant de l'impression cyclique.

    Nous recevons ces impressions de chaque point de l'espace, de chaque expérience vécue, de chaque chose qu'il nous est donné de vivre à n'importe quel moment, même certaines de ces choses que nos ancêtres ont connues. Et ce n'est pas injuste pour la bonne raison que nos ancêtres ont fourni la lignée de l'enveloppe corporelle et que nous ne pouvons y pénétrer que parce que nous sommes semblables. Pour cette raison, nous avons dû être dans le passé de la même lignée ou famille en un point de ce cycle, de sorte que j'ai dû, dans le passé, me mêler de l'élaboration de la lignée familiale particulière dans laquelle j'existe maintenant et je prends sur moi, une fois de plus, l'impression cyclique qui m'échoit en retour.

    Or, en tant qu'individus particuliers ceci a la plus grande influence qui puisse peser sur notre évolution et c'est le seul moyen par lequel je souhaite aborder la question de l'évolution ici : je ne vise pas à traiter la vaste question de l'évolution de l'univers mais celle de notre propre évolution, notre vie physique, conformément à ce qu'a si souvent dit Madame Blavatksy, répétant en cela les anciens, et comme nous le trouvons dit par tant de membres de la même école. Une occasion de faire quelque chose se présente à vous, vous ne la saisissez pas ; l'occasion peut ne pas se représenter avant cent ans. C'est pour vous le retour de quelque ancienne chose qui était bonne, si bonne elle était, conformément à la directive des cycles. Vous la négligez, comme vous en avez le droit, et la même occasion reviendra, pensez-vous, mais elle peut ne pas se représenter pendant de nombreux siècles. Elle peut ne pas revenir jusqu'à une autre vie, mais elle reviendra selon la même loi.

    Prenons maintenant un autre cas. J'ai un ami qui essaie de découvrir tout ce qui touche à la théosophie et ce qui est du domaine psychique, mais je me suis aperçu qu'il ne prête pas la moindre attention au sujet du retour inévitable sur lui-même de ces impressions qu'il crée. J'ai découvert qu'il avait des périodes de dépression (et ceci est valable pour tout le monde), lorsqu'il subissait un découragement qu'il ne s'expliquait pas. Je lui ai dit, vous avez subi le même découragement, il y a sept semaines environ, peut-être huit, peut-être cinq ? Il a examiné son agenda et fait appel à sa mémoire et il a découvert qu'il avait de réelles récidives de découragement à intervalles réguliers. Bon, lui ai-je dit, voilà qui m'explique comment cela revient. Mais que dois-je faire ? Paire ce que les théosophes ont enseigné de tout temps. Nous ne récolterons de bons résultats qu'en engendrant des impressions contraires à celles qui sont mauvaises. Voyons un peu cette occasion de dépression. Qu'aurait dû faire mon ami ? Puisqu'il s'agissait du retour d'une impression ancienne, il aurait dû s'obliger à être joyeux, même contre sa volonté, et, si cela s'avérait impossible, alors essayer de participer à la joie des autres. En agissant ainsi, il aurait implanté en lui-même une autre impression, celle de la joie ; lorsqu'à nouveau cet état dépressif serait revenu, au lieu d'être de la même sorte et de la même portée, il aurait été changé par l'impulsion de joie ou d'exaltation et les deux choses agissant de pair, se seraient mutuellement neutralisées, exactement comme deux boules de billard qui se rencontrent tendent à neutraliser les mouvements de chacune d'entre elles. C'est ce qui arrive à toute personne qui a le cafard. Ce n'est pas mon cas et cela est dû, je crois, au fait que dans quelque autre vie j'ai déjà eu le cafard. J'ai d'autres ennuis, d'autres tourments, mais le cafard jamais.

    J'ai des amis et des connaissances qui ressentent ces périodes de découragement. C'est le retour d'anciennes impressions cycliques ou le retour cyclique d'impressions. Que devez-vous faire ? Certains disent : je m'assieds simplement attendant que ça passe. Autrement dit, vous vous en tenez-là, le créant une fois de plus. Vous ne pouvez pas l'effacer lorsqu'elle s'est déjà présentée, mais au moment où elle se présente entreprenez quelque chose de différent, suscitez la joie en vous, soyez bon pour quelqu'un, puis essayez de secourir quelque autre personne abattue et vous aurez engendré une autre impression qui reviendra au même moment. Que vous attendiez un jour ou deux pour le faire ne change pas grand-chose. Le lendemain ou quelque jours plus tard, peu importe, car lorsque l'ancienne impression cyclique sera de retour, elle entraînera dans son élan la nouvelle, grâce au rapport d'association qui existe entre elles.

    Ceci a trait à la question de la civilisation. Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? D'où venons-nous ? Je vous ai dit que les anciens Egyptiens ont disparu. Si vous faites des recherches dans l'histoire Egyptienne, la plus intéressante parce que la plus voilée, vous trouverez, comme le disent les auteurs, que la civilisation semble s'élever d'un seul coup au zénith. Nous ne saisissons pas quand elle a commencé. La civilisation était si grande qu'il lui a fallu exister pendant une énorme période de temps pour parvenir à une telle apogée, de sorte que nous ne pouvons pas remonter à sa source. Brusquement, nous la voyons disparaître du ciel. Il n'en reste rien que les énormes vestiges, témoignages de ces grandes réalisations. Les anciens Egyptiens, non seulement préparaient les momies, excellant dans l'art de les bander, inimitable pour nous, mais ils s'étaient tellement spécialisés dans chaque détail qu'il nous faut admettre que de nombreux siècles antérieurs à leur civilisation se sont écoulés. Il y avait parmi eux un spécialiste d'un œil, un spécialiste de l'autre, un spécialiste du sourcil, etc... Selon, mon très humble avis, nous sommes les Egyptiens.

    Nous voici de retour à nouveau, après notre cycle de cinq mille ans ou de je ne sais combien d'années, ayant ramené avec nous une certaine race dite sémite. Nous sommes en rapport avec elle à cause de quelque impression ancienne dont nous ne pouvons nous débarrasser et ainsi nous sommes imprégnés de cette même image sémitique. Nous avons entraîné avec nous, par l'inévitable loi d'association dans le retour cyclique, une race, des personnages, liés à nous par quelques-uns de nos actes dans cette grande et ancienne civilisation maintenant disparue et nous ne pouvons nous en débarrasser. Nous devons les élever jusqu'à quelque autre plan à mesure que nous nous élevons nous-mêmes.

    L'Amérique, je crois, est la preuve évidente du retour de cette ancienne civilisation, car selon la théorie théosophique, rien ne se perd. Si nous n'avions à notre disposition que des archives, des monuments, etc... ils disparaîtraient bientôt et rien ne pourrait jamais être retrouvé. Il n'y aurait jamais de progrès. Mais chaque individu dans sa civilisation, où qu'elle soit, enregistre les archives en lui-même et lorsqu'il réalisera les circonstances favorables, décrite par le sage hindou Patanjali et qu'il obtiendra l'instrument, il fera réapparaître les anciennes impressions. Selon les anciens, tout acte a une pensée sous-jacente et chaque pensée engendre une impression mentale ; lorsque se présentera l'instrument voulu, surgira cette nouvelle condition quant au rang, à la place et aux caractéristiques.

    Ainsi nous retenons en nous-mêmes l'impression de tout ce que nous avons fait. Quand vient le moment du retour du cycle, maintes et maintes fois, peut-être au cours des époques moyenâgeuses, en Angleterre, en Allemagne, en France, nous arrivons finalement à un environnement tel que nous le trouvons ici, exactement celui qui physiquement et d'une autre façon nous permet de bien agir et permettra à ceux qui viendront après nous de faire de même. Je les vois presque ; les voici qui arrivent en rangs serrés des pays du vieux monde pour tâcher de faire progresser celui-ci, car ici aussi, il y a bien des âges, existait une civilisation ; peut-être en faisions-nous partie alors ? Peut-être était-elle antérieure à celle des anciens Egyptiens ? Elle a disparu d'ici. Quand ? Nous n'en savons rien et il en est resté cette terre aride pendant de nombreux millénaires jusqu'à ce qu'elle soit à nouveau découverte par les Européens. L'ancien monde, je veux dire l'Europe, a été empoisonné, la terre a été imprégnée par les émanations, polluée par les émanations des gens qui y ont vécu ; l'air au-dessus est par conséquent empoisonné par les émanations se dégageant de la terre ; mais ici, en Amérique, endroit approprié à la race nouvelle, se trouve une terre arable qui a eu le temps, maintes et maintes fois, de détruire les poisons qui y avaient été répandus il y a bien des âges. Elle fournit une nouvelle terre, avec des vibrations dans l'air qui réveillent chaque particule dans l'homme qui le respire, et ainsi, l'on constate que ceux qui viennent de l'ancien monde, semblent recevoir en la foulant de leurs pieds, les impressions d'une terre américaine. Tout ceci est en rapport avec notre civilisation et notre race.

    Nous sommes ici une nouvelle race dans un nouveau cycle et ceux qui savent disent qu'un cycle s'achèvera dans quelques années et qu'un nouveau commencera et que cette fin et ce commencement s'accompagneront de bouleversements de la société et de la nature. Nous les voyons presque venir. Les événements sont inscrits de manière précise dans le ciel. Vous vous souvenez de Daniel disant : « Un temps, la moitié d'un temps et un temps » et ainsi de suite, et les gens dans le système chrétien ont essayé de découvrir le temps, quand commençait ce temps et c'est ce qui fait précisément la difficulté. Et la seule personne qui au cours de ces nombreuses années a fait une déclaration directe est Madame Blavatsky et elle a dit : « Un cycle va se terminer dans quelques années, il faut vous y préparer ». De sorte que c'était comme les anciens Prophètes qui s'adressaient au peuple en ces termes : « Préparez-vous pour une ère nouvelle d'événements, tenez-vous prêts pour ce que vous aurez à accomplir ». C'est précisément ce que cette civilisation est en train de faire. C'est la plus haute, quoique la plus grossière, des civilisations maintenant sur la terre. Elle est le commencement de la grande civilisation qui doit venir quand la vieille Europe aura été détruite ; lorsque les civilisations de l'Europe seront dans l'impossibilité de faire quoi que ce soit de plus, ce sera alors le lieu où la nouvelle grande civilisation commencera à donner de nouveau un coup de pouce pour saisir la civilisation de l'Est antique, qui s'est tenue là, silencieuse, ne faisant rien pendant toutes ces années, conservant dans ses anciennes cryptes, bibliothèques et archives, la philosophie dont le monde a besoin. C'est cette philosophie et cette morale que la Société Théosophique essaie de vous donner. C'est une philosophie que vous pouvez comprendre et pratiquer.

    On peut dire à un homme : « agissez bien » mais au bout d'un moment, dans cette ère de superstition, il dira : « Pourquoi agir bien à moins que je n'en aie envie ». Quand vous lui montrez l'existence des lois : qu'il doit revenir dans son cycle, qu'il est sujet à l'évolution, qu'il est une âme de pèlerin réincarnée, alors il en comprend la raison et afin d'obtenir une base sûre, il accepte la philosophie, et c'est ce que la Société Théosophique et le Mouvement théosophique essaient de montrer. Frère Georges Mead a dit, l'autre jour, en parlant d'un sujet analogue, que le grand but ultime est le grand renoncement, c'est-à-dire qu'après avoir atteint les sommets les plus/hauts, ce que vous pouvez seulement faire par désintéressement, finalement vous vous dites à vous-même : « je peux accepter le repos que j'ai mérite ». N'oublions pas que ce qui prévaut ici doit aussi prévaloir là. En progressant, nous devons arriver finalement à un moment où nous pourrons prendre notre repos. Mais si vous vous dites en vous-même : « je n'en ferai rien car je sais que ce monde et tous les individus qui le peuplent doivent vivre et durer encore pendant de nombreux millénaires et que s'ils ne sont pas aidés ils risquent d'échouer ; je n'en ferai rien, mais au contraire je décide de rester ici et de souffrir car j'ai une plus grande connaissance et une acuité sensitive plus grande ». Ceci est le grand renoncement, comme nous le dit la Théosophie. Je sais bien que nous ne parlons pas souvent de cette façon car beaucoup d'entre nous pensent que les gens nous diront aussitôt lorsque nous en parlerons : « Je n'en veux pas ; c'est beaucoup trop difficile ». Aussi, nous parlons généralement de progrès subtil, nous expliquons comment vous pouvez finalement échapper à la nécessité de la réincarnation et pour enfin échapper à la nécessité de faire ceci ou cela etc... mais si vous faites votre devoir, il doit être clair pour vous que vous aurez atteint le sommet, lorsque vous saurez tout, lorsque vous participerez au gouvernement du monde, non d'une ville, mais du gouvernement réel du monde et des gens qui le peuplent, au lieu de gaspiller votre temps a dormir, vous resterez pour aider ceux qui sont en arrière, et c'est là le grand renoncement. C'est ce que l'on dit à propos de Bouddha et de Jésus. Sans doute, l'histoire entière de Jésus, qui ne peut être prouvée historiquement à mon avis, est basée sur ce que nous appelons renoncement. Il a été crucifié après un travail de deux ou trois ans. Mais cela signifie, disons-nous, que cette résolution étant divine, il veut se crucifier aux yeux du monde, aux yeux des autres, afin de pouvoir sauver les hommes. Bouddha fit de même longtemps avant la prétendue époque de la naissance de Jésus. L'histoire d'après laquelle il pratiqua le grand renoncement fait précisément allusion à ce que je viens de dire à l'instant. Au lieu de s'évader de cette terre horrible selon nous, en effet elle est vraiment horrible quand nous la regardons, peuplée d'obstacles, exposés que nous sommes à tout instant à l'échec, voués à nous réveiller le matin une grande réforme en tête et la voir réduite à néant. Au lieu d'échapper à tout cela, il resta dans le monde et commença à répandre sa doctrine qu'il savait devoir faire au moins quelques adhérents. Mais cette grande doctrine du renoncement apprend qu'au lieu de travailler pour vous-mêmes, vous travaillerez volontairement pour connaître tout ce qui est en votre pouvoir pour ceux qui peuvent être restés en arrière, exactement comme le dit Madame Blavatsky dans La Voix du Silence « recule-toi du soleil et rentre dans l'ombre afin de faire plus de place aux autres ».

    Ceci n'est-il pas mieux qu'un paradis atteint au prix de la damnation de ceux de vos proches qui ne veulent pas croire en un dogme ? Ceci n'est-il pas une grande philosophie et une grande religion qui comprennent le salut et la régénération, le redressement et le perfectionnement scientifique de toute la famille humaine et de chaque particule dans tout l'univers, au lieu d'imaginer quelques pauvres êtres après soixante-dix ans de vie entrant au paradis, et regardant en arrière pour voir les tourments que souffrent en enfer ceux qui n'accepteraient pas un dogme ?

    Que sont ces autres religions comparées avec cela ? Comment un homme peut-il continuer à croire en une idée telle que l'idée commune de damnation, pour simplement avoir refusé de croire ce que je ne comprends pas ? Je préfèrerais, si j'avais à choisir, être un idolâtre des plus convaincus croyant en Indra et en être réduit à me fier à mon bon sens plutôt que de croire en une doctrine me permettant d'imaginer mon frère qui ne croit pas en un dogme le faisant griller en enfer alors que moi-même, simplement parce que je crois, je peux goûter la béatitude céleste.

    Les théosophes, s'ils veulent bien apprendre la doctrine et essayer de l'expliquer changeront ce monde. Elle pénètrera partout, elle s'infiltrera dans chaque couche sociale et rendra inutile toute législation. Elle changera les gens, tandis que vous continuez à légiférer sans les changer et vous obtiendrez exactement ce qui s'est passé en France. Les capitalistes de cette époque, entendons par là les royalistes, au temps de la révolution, opprimaient le peuple. Finalement celui-ci se souleva et les philosophes du moment instituèrent le règne de la raison. Que surgit-il de ce règne de la raison ? Notez bien qu'ayant introduit là une belle idée humanitaire, néanmoins, cette idée qui avait pris racine dans un sol non préparé, il en résulta un assassinat systématique et massif jusqu'à ce que des fleuves de sang fussent déversés sur la France entière. Vous voyez ainsi quel sera le résultat si quelque chose n'est pas fait pour éveiller le peuple. Nous avons vu à Chicago le résultat de tels actes, les grondements d'une telle tempête si la philosophie théosophique, appelez-la par le nom que vous voudrez, n'est pas prêchée et comprise. Si ces doctrines anciennes ne sont pas enseignées à la race humaine, vous aurez une révolution, et, au lieu de progresser d'une façon régulière, normale, vous atteindrez un monde meilleur en passant par la tempête, la douleur, la tristesse. Vous progresserez, bien sûr, car même avec des révolutions et du sang, on progresse, mais n'est-il pas mieux de progresser sans cela ? Et c'est là le but que poursuit la philosophie théosophique. C'est pourquoi les Mahâtmas dont nous parlions, dirigeant H. P. Blavatsky, leur serviteur, comme ils l'avaient fait pour de nombreux autres antérieurement, apparurent à une époque où le matérialisme combattait la religion et était sur le point de l'emporter et une fois de plus tout continua d'aller en harmonie avec son cycle respectif et ces doctrines anciennes reprirent vie sous la conduite du mouvement théosophique. Elles résolvent en effet, tous les problèmes et dans le plan universel, donnent à l'homme son rang de dieu en puissance.
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:03

    La promulgation de la Théosophie

    Certains parmi nous, ont trop prêté attention aux opinions des hommes de ce monde qui ont une réputation en science et en érudition. Leurs opinions sont de grande valeur dans leurs domaines respectifs, mais il n'est pas permis que les idées du monde rabaisse notre travail ou étouffent le désir de notre cœur. Ceux qui sont réputés ne régissent pas entièrement le progrès du genre humain.

    La grande masse de l'humanité est faite de gens du commun, et c'est d'eux dont nous devons principalement nous occuper. Car notre message n'est pas seulement pour l'érudit et l'homme de science. Les érudits et les scientifiques sont eux-aussi influencés par les superstitions populaires. Et ces superstitions sont peut-être des moyens pour préserver en nous une vérité presque oubliée. En effet, si nous n'avions écouté que ce que nous avaient appris les livres, nous aurions depuis bien longtemps perdu tout contact avec notre vie réelle.

    Si nous croyons à notre message et au but de la Société [Théosophique], nous ne devons jamais nous lasser de dire aux gens ce qu'ils peuvent comprendre. Et les riches aussi bien que les pauvres sont ceux à qui je m'adresse. Ils ont besoin de l'aide de la Théosophie, parce qu'ils s'aventurent très près des marécages du matérialisme. Ils doivent avoir accès à une véritable éthique, à une vraie philosophie. Parlez-leur de nos grandes doctrines de Karma et de Réincarnation. Parlez-en avec confiance, sans êtres affectés par les opinions des autres, et votre confiance engendrera la confiance de l'auditeur. La science et l'érudition exacte sont des facteurs de notre progrès, mais bien qu'ils soient importants, la masse des gens est toujours plus importante. Vous ne pouvez pas tout prouver scientifiquement. Mais si vous êtes convaincus, comme beaucoup d'entre nous le sont, que nous sommes des pèlerins immortels, disons-le aux autres. Disons leurs simplement et pratiquement comment ils été là auparavant incarnés dans d'autres corps, et comment ils seront là encore à souffrir ou profiter en conséquence de ce qu'ils ont pu décider dans une autre vie, et ils le croiront. Ils en viendront rapidement à admettre cela parce que ces lois sont des faits de la nature, des faits dans leur propre expérience intérieure. Si je devais ne parler qu'à des chercheurs, je ne pourrais effectuer aucun autre travail, alors que pendant ce temps mes autres camarades — ceux qui ne sont pas des érudits et qui sont la grande majorité — seraient privés de l'aide spirituelle qu'il est de mon devoir de leur donner.

    Nous travaillons véritablement pour l'avenir, en posant la fondation pour l'avènement d'un jour meilleur à aujourd'hui. Nous sommes revenus tous ensemble pour faire ce travail, en saisissant toutes nos opportunités présentes. Nous devons agir aujourd'hui conformément à notre devoir présent, pour pouvoir être prêts pour le futur.

    Notre devoir est de reconnaître la grande âme humaine avec laquelle nous devons agir et pour laquelle nous devons travailler. Son progrès, son expérience, sa vie intérieure, sont bien plus importants que notre civilisation tant vantée. Cette civilisation pourrait être facilement balayée, et qu'en resterait-il ? Votre pays pourrait être pris par les glaces en quelques semaines, si le Gulf Stream venait à être dévié de nos côtes. Les mines ont criblé votre pays, et un bon tremblement de terre pourrait facilement ébranler et engloutir sous la mer toutes vos gloires matérielles. Que resterait-il si ce n'est l'expérience humaine, l'expérience de l'âme ? En effet aucun cataclysme ne peut annihiler vos pensées ; elles vivent au-delà. Et ainsi tout le travail que vous effectuez pour la vie intérieure de l'homme ne peut subir de destruction, même si les archives, les livres et tous les travaux ingénieux faits sur le plan extérieur devaient êtres réduits à néant. Ainsi si vous croyez en cette noble doctrine de la réincarnation, n'ayez pas peur de la propager.

    Mais ne vous limitez pas à l'intellect comme le font certains Théosophes. Les spéculations arides ou intéressantes sur tous les détails de la cosmogonie et de l'anthropologie ne sauveront pas le monde. Elles ne soignent ni de la peine, ni n'interpellent ceux qui sont pris entre les pierres de la meule du destin, sans savoir pourquoi il doit en être ainsi. Faites que votre connaissance intellectuelle de ces grands sujets, serve à toucher pratiquement les cœurs des hommes.

    Notre dette vis-à-vis de la science est très grande. Elle a supprimé les obstacles et rendu possible la liberté de penser. La Science est notre alliée parce que sans son progrès, nous serions aujourd'hui soumis au bigot, et tous dans une même prison. Elle a combattu la domination et coupé les griffes des églises fanatiques. Et même des iconoclastes, comme Robert Ingersoll, qui violent souvent le sentiment et les idéaux de beaucoup d'honnêtes hommes, contribuent au progrès, en accomplissant l'œuvre de démolition qui doit précéder l'œuvre de reconstruction. C'est à nous de fournir la nouvelle structure, car les églises commencent à se rendre compte qu'elles doivent examiner les sujets qui étaient jusqu'à maintenant cachés. Un signe de cela fut observé lors d'un récent concile de l'Église Méthodiste en Amérique, où leurs plus brillantes lumières ont déclaré qu'elles devaient accepter l'évolution, sans quoi elles s'effondreraient. La seule église qui, jusqu'à présent, ne reconnait pas cela publiquement est la Catholique romaine. Elle est si maline que je ne serais pas étonné de l'entendre jeter publiquement son manteau sur toutes nos doctrines, et prétendre que ça a toujours été sa doctrine. Mais si elle prend cette mesure, elle lui sera la fatale. Aussi même cela doit nous laisser sans crainte.

    Nous travaillons avec et pour la grande, invisible, mais réelle, Fraternité de l'Humanité. Et nos efforts, s'ils sont sincères, recevront l'aide de nos Frères qui se sont devenus parfaits avant nous et sont toujours prêts à aider la famille humaine. Ainsi si nous sommes fermement attachés à cette croyance, nous ne pourrons jamais faillir.

    J'ai entendu parler que de notre prétention à être non dogmatiques, ou que notre revendication à la liberté serait contraire à cette croyance [en les Maîtres]. Je ne partage pas cette opinion. Notre Société est, comme un corps, libre de tout sectarisme, et il devra toujours être ainsi. Et cela n'empêche pas l'inéluctable résultat d'un très grand nombre unis dans un même effort. Un grand nombre parmi nous sont parvenus in fine à la même croyance. Nous pouvons la proclamer haut, sans qu'aucun questionneur ne soit obligé d'y souscrire. Pour cela nous avons la garantie, non seulement de nos propres statuts, mais également de maintes déclarations d'H.P. Blavatsky. Si j'ai une croyance qui résous tous les problèmes qui nous chagrinent tellement, alors je l'exposerai à mon camarade qui a rejoint ces rangs. Si c'est faux, l'échange de pensées me corrigera ; si c'est vrai, la vérité devra en final prévaloir. En cela, la Fraternité signifie, la tolérance d'opinion, et l'absence de crainte à proclamer les croyances auxquelles vous tenez, et cette déclaration ne contredit aucunement la prétention au non sectarisme.

    Cette Société est un petit germe d'un noyau d'une vraie Fraternité visible. Si nous travaillons convenablement le jour viendra où nous aurons atteint notre but et aurons formé ce noyau. Si nous avions cinq cents membres dans la Société s'appréciant les uns les autres de tout cœur, sans critique ni condamnation, et tous dévoués au même but et avec un même motif, alors nous pourrions couvrir le monde entier de nos pensées. Et c'est notre travail pour l'avenir, le travail tracé pour nous par ces Maîtres en qui beaucoup d'entre nous croient fermement.

    Si seulement nous gardons patience, quelle perspective glorieuse, large, et noble s'ouvre à nous !

    William Q. Judge


    Note 1 : Article tiré de l'exposé de W.Q. Judge, donné en clôture de la convention de la Société Théosophique, à Londres, le 15 juillet 1892.
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:03

    Méthodes de travail Théosophique 

    Mon expérience de la Société Théosophique m'a permis de noter une tendance de la part de certains membres à s'élever contre les méthodes ou les plans de travail d'autrui, sous le prétexte qu'ils sont peu sages, ou ne conviennent pas, ou que sais-je encore ? Ces objections ne sont pas inspirées par un esprit de discorde, mais proviennent le plus souvent d'un manque de connaissance concernant l'opération des lois qui gouvernent nos efforts.

    H.P.B. disait toujours – en suivant les règles formulées par de grands instructeurs – qu'aucune proposition de travail théosophique ne devrait être rejetée ou entravée, tant que le proposant avait le désir sincère d'agir pour le bien du mouvement et de ses compagnons. Naturellement, cela ne signifie pas que des projets clairement mauvais ou pernicieux doivent être entrepris ; mais il est rare qu'un théosophe sincère propose une action mauvaise. Souvent il désire entreprendre un petit travail pour la Société, et il s'en voit empêché par ceux qui pensent que le moment n'est pas favorable, ou que ce n'est une chose raisonnable. Ces objections se basent toujours sur la supposition qu'il n'existe qu'une seule méthode de travail. Par exemple, un membre s'élèvera contre le fait qu'une branche tienne des séances publiques, ouvertes à tous, tandis qu'un autre reprochera l'inverse. Pour d'autres une branche devrait se consacrer essentiellement à la métaphysique, ou plus encore, exclusivement à l'éthique. Quand un membre n'ayant pas beaucoup de capacité propose un travail insignifiant qu'il souhaite réaliser à sa façon, ses compagnons pensent parfois que c'est inutile. La véritable attitude consiste à souhaiter le bon succès de toute tentative sincère en vue de répandre la Théosophie, même si vous n'êtes pas d'accord avec la méthode. Puisque ce n'est pas votre proposition, la question de la méthode ne vous concerne pas. Appréciez le désir de faire du bien et laissez la nature prendre soin des résultats.

    Illustrons le sujet par quelques exemples. Un jour à New-York un journal fit paraitre un article totalement faux sur la Théosophie. C'était le récit erroné d'une interview. Tout ce qu'il contenait de vrai était l'adresse d'un dirigeant de la Société Théosophique. Quelqu'un d'hostile à la Société envoya cet article à une personne qui cherchait depuis longtemps à nous connaître. Elle le lut, nota l'adresse et devint l'un de nos membres les plus éminents. En Angleterre, une femme influente désirait trouver l'adresse de la Société, mais n'y parvenait pas. Par hasard, une annonce que certains membres avaient désapprouvé, lui tomba dans les mains et l'informa d'une conférence théosophique qui devait se tenir en un lieu obscure. Elle y alla, assista à la réunion et rencontra des personnes qui la dirigèrent vers la Société. Dans la même ville, un membre qui n'était pas de la haute classe, distribuait à des meetings des cartes indiquant où aller à ceux qui souhaitaient connaître les doctrines théosophiques. Dans plusieurs cas, ces cartes, distribuées sans discernement, amenèrent dans nos rangs d'excellents membres, qui sans cela n'auraient pas eu l'opportunité de trouver la Société. Certainement la plupart d'entre nous aurait considéré qu'une telle distribution de cartes ne méritait pas d'effort.

    Il ne convient pas de se limiter à une seule méthode. Chaque homme a un potentiel en lui-même, et ce n'est qu'en agissant selon les directives qui lui sont suggérées intérieurement qu'il peut développer ses propres forces. Nous ne devons ni rejeter une personne, ni interférer dans le travail de quiconque ; car notre devoir est de découvrir ce que nous pouvons faire, sans critiquer les actions d'un autre. Les lois d'action du karma jouent ici un rôle important. Quand nous tentons de juger, selon nos propres critères, la tâche qu'un compagnon s'est proposé de faire, nous entravons, pour un temps, l'avènement des bons résultats de ce travail.

    Les facteurs qui permettent et précipitent les résultats, se ramifient dans toutes les directions. Certains de ces facteurs, indispensables à la production des plus grands résultats, sont d'apparence insignifiante et difficile à percevoir. Ces facteurs passent par des hommes, et c'est pourquoi nous devons soigneusement veiller à ce qu'aucune de nos paroles, n'entrave l'opération de ces facteurs. Si chacun d'entre nous accomplit strictement son devoir, nous travaillerons alors tous en harmonie ; car le devoir d'un autre est plein de dangers pour nous. Ainsi, si un membre propose de propager les doctrines théosophiques selon une méthode qui lui paraît sage, souhaitez-lui bon succès, même si sa manière d'agir n'est pas celle qui se serait imposée à votre propre gouverne.

    WILLIAM BREHON, M.S.T.

    Article de William Q. Judge, publié pour la première fois dans la revue américaine The Path d'Août 1891, sous le pseudonyme de " William Brehon, M.S.T."
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:04

    Amis ou ennemis dans le futur 

    Les doctrines fondamentales de la Théosophie ne sont d'aucune valeur à moins qu'elles ne soient appliquées à la vie quotidienne. Selon l'étendue de leur mise en application, elles deviennent des réalités vivantes, bien différentes d'expressions intellectuelles de la doctrine. La simple compréhension intellectuelle peut aboutir à l'orgueil spirituel, alors que la doctrine vivante devient une entité grâce au pouvoir mystique de l'âme humaine. De nombreux grands esprits on insisté sur cela. Saint Paul écrivait : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis comme l'airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, et quand même j'aurais toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai pas la charité, cela ne me profitera en rien. »

    La Voix du Silence, qui exprime les vues de la plus haute école d'occultisme, nous demande de nous retirer du soleil dans l'ombre pour faire plus de place aux autres, et ajoute que tous ceux à qui nous apportons de l'aide dans cette vie, feront de même pour nous dans la vie suivante.

    Les doctrines de Karma et de Réincarnation vont nous expliquer pourquoi. La première montre que nous devons récolter ce que nous avons semé, et la seconde, que nous revenons en compagnie de ceux avec qui nous avons vécu et agi dans d'autres vies. St. Paul était en parfait accord avec tous les autres occultistes, et ses paroles, rappelées ci-dessus, doivent être considérées à la lumière que la Théosophie projette sur tous les écrits similaires. Toutes les qualités et vertus possibles sont mises en contraste avec la charité qui est l'amour de nos semblables. Elles ne comptent pas en l'absence de la charité. Pourquoi ? Parce qu'elles meurent au décès d'une personne non charitable ; elles n'ont pas de valeur, et celui qui meurt dans ces conditions renaît sans ami et démuni.

    Ceci est très important pour un étudiant Théosophe sérieux, qui pourrait commettre l'erreur de rechercher à obtenir des dons intellectuels, tout en étant non charitable. Le fait de travailler aujourd'hui dans le Mouvement Théosophique signifie que nous l'avons déjà fait dans d'autres vies, que nous devrons le faire encore, et fait plus important, ce sont ceux qui sont maintenant à nos cotés, qui se réincarneront en notre compagnie à la prochaine incarnation.

    Ceux que nous connaissons maintenant, ou ceux que nous serons appelés à connaître avant le terme de cette vie, seront-ils nos amis ou nos ennemis, des aides ou des opposants dans la prochaine incarnation ? Et qu'est-ce qui nous les rendra alors hostiles ou sympathiques ? Certainement pas ce que nous leur dirons, ou ferons pour eux dans la vie prochaine. Car, aucun homme ne devient un ami dans cette vie, par l'effet unique des actions présentes. Il fût votre ami, ou vous fûtes le sien avant, dans une vie antérieure. Vos actions présentes réaniment seulement la vieille amitié, et renouvelle une ancienne obligation.

    S'il fût votre ennemi jadis, il le sera encore même si vous lui rendez actuellement service, car ces tendances perdurent toujours plus de trois incarnations. Si nous ajoutons la charité à notre lien d'amitié actuel, ces tendances se transformeront de plus en plus en aides. Les penchants à l'inimitié se réduiront d'un tiers au cours de chaque vie, si nous persistons toujours en bonté, amour, et charité. Et cette charité ne consiste pas en un don d'argent, mais en une pensée charitable pour chaque faiblesse, et chaque faute.

    Par conséquent, nos amis ou ennemis futurs sont ceux qui le sont déjà, ou qui le deviendront, dans la vie présente. Vis-à-vis de ceux qui nous paraissent des ennemis, nous commettons une grave erreur si nous manquons maintenant de charité envers eux, et différons le jour de la réconciliation à trois incarnations futures. Nous sommes irrités et entravés tant par ceux qui s'opposent activement à nous, que par ceux dont le simple regard, le tempérament et l'action inconsciente nous déplaisent et nous dérangent. Le code de justice que nous appliquons à nous même, et qui malheureusement est bien souvent étroitement personnel, nous incite à les écarter, les critiquer, les attaquer. C'est une erreur de notre part d'agir ainsi. Si seulement nous pouvions porter un regard sur la prochaine vie, nous verrions ceux envers lesquels nous manifestons un manque de charité aujourd'hui, traverser la plaine de cette vie en notre compagnie, pour se dresser sur notre chemin, et nous empêcher de voir la lumière. Mais si nous changeons notre attitude présente, la vie suivante nous montrera que ce sont ces personnes ennuyeuses, ces ennemis temporaires et ces opposants de maintenant, qui nous aident, et se joignent à chacun de nos efforts. Car, il se pourrait que Karma leur accorde alors de plus grandes opportunités et de meilleures capacités qu'à nous même.

    Est-ce qu'un Théosophe quelconque qui réfléchit à cela serait assez sot pour ne pas vouloir changer alors qu'il en a le pouvoir, et ainsi éviter de récolter une moisson d'épines dans sa prochaine vie ? Nous devons continuer à agir avec charité et bonté envers tous nos amis (ce qu'il est facile de souhaiter faire), mais pour ceux qui naturellement nous sont antipathiques et qui nous ennuient, nous devons consentir des efforts particuliers pour leur venir en aide et, cultiver soigneusement un sentiment de charité et d'amour à leur égard. Une telle attitude ajoute des intérêts à notre capital karmique. Quant à la tendance inverse, elle consomme les intérêts en réserve et ajoute une lourde dette au passif de notre vie, aussi sûrement que le soleil se lève et l'eau coule du sommet de la montagne.

    L'organisation théosophique devrait dans son ensemble agir dans le sens prôné par saint Paul et La Voix du Silence. Car la tendance karmique est l'effet d'une loi immuable qui nous contraint à avancer avec cette attitude de pensée et cette doctrine ; elle ramènera à l'incarnation suivante tout ce qui est dans la vie actuelle. Le sentiment ne peut changer la loi d'un pouce. Il peut nous inciter à nous écarter de la présence d'hommes et de femmes qui ne sont pas à notre goût et que nous désapprouvons (et, il y en a beaucoup pour chacun, dans nos rangs) ; mais la loi nous replacera au contact des autres avec des tendances amicales plus fortes, ou des sentiments hostiles plus faibles, si dès maintenant nous créons ces tendances, et entravons ces sentiments.

    C'était le but des fondateurs de la Société [Théosophique] de susciter une tendance à l'amitié future ; ça doit rester l'objectif de tous nos membres.

    Qu'aurez-vous dans la vie suivante ? Des ennemis ou des amis ?

    Eusebio Urban (William Q. Judge)– Path, January, 1893
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:04

    Méditation - Concentration - Volonté

    Méditation – Concentration - Volonté
    (Article de William Q. Judge publié en anglais dans la revue The Irish Theosophist de 15 Juillet 1893. Edité en français dans le Cahier Théosophique n°95 - :copyright: Textes Théosophiques, Paris.)

    Ces trois sujets : méditation, concentration, volonté, ont attiré l'attention des Théosophes peut-être plus que toute autre question. Un examen des opinions diverses montrerait probablement que la majorité de ceux de nos membres qui lisent et qui pensent, seraient désireux d'entendre discuter ces questions, et de lire des instructions définies à leur sujet, plutôt que sur toute autre question dans le domaine de la Théosophie. Ils admettent tous qu'ils doivent méditer ; ils expriment le désir de se concentrer ; ils voudraient obtenir une volonté puissante, et ils aspirent après des directives strictes que le Théosophe le plus obtus pourrait comprendre. C'est l'appel de l'Occident réclamant un programme bien défini, un cours, un sentier tout tracé, une ligne de conduite et une règle tracées dans ,les moindres détails. Pourtant, le sentier a été esquissé et décrit depuis longtemps, et quiconque n'a pas eu l'intelligence à demi faussée par notre éducation moderne erronée, et la mémoire gâtée par les méthodes superficielles d'une littérature également superficielle, et par notre vie actuelle complètement vaine, pourrait lire les instructions qui ont été données au sujet de ce Sentier.

    Distinguons deux classes de méditation. La première est la méditation que l'on pratique à une heure fixe ou occasionnellement, dans un but défini, ou par idiosyncrasie physiologique. La seconde est la méditation qui se poursuit au cours d'une vie entière et qui constitue ce fil unique tracé par l'intention, la constance et le désir, tout au long des années, du berceau à la tombe.
    Pour la première classe de méditation, les Aphorismes de Patanjali vous donneront toutes les règles et les détails nécessaires, et si vous les étudiez, les retenez et puis les mettez en pratique, vous devez pouvoir obtenir des résultats. Combien de ceux qui réclament constamment des instructions pour ce genre de méditation n'ont fait que parcourir ce livre et se sont empressés de le mettre de côté pour ne plus jamais l'ouvrir ? Un bien trop grand nombre.

    Le fil mystérieux et ténu de le méditation d'une vie est constitué par ce que fait, à chaque heure de la journée, le philosophe, le mystique, le saint, le criminel, l'artiste, l'ouvrier ou le marchand. Cette méditation est guidée par le but que le cœur s'est fixé ; elle languit rarement ; parfois, au cours de sa méditation, celui qui habituellement recherche avidement l'argent, la gloire et le pouvoir, aspire pendant un court instant à une vie meilleure qu'il entrevoit brièvement, mais la lueur fugitive que jette un dollar ou un souverain le rappelle à ses sens modernes et il reprend son ancienne méditation. Et puisque tous les Théosophes sont entraînés dans le tourbillon social dont je parie, ils peuvent tous appliquer ces paroles à eux-mêmes, s'ils le veulent. Très certainement, si la méditation de leur vie est terre à terre, les résultats qui en découleront seront forts, de très longue durée et en relation avec le niveau inférieur sur lequel ils travaillent. Quant à leurs méditations occasionnelles, elles donneront similairement des résultats occasionnels dans la longue suite des incarnations successives.

    « Mais alors », dit un autre, « et la concentration ? ». « Elle nous est nécessaire. Nous la désirons, et elle nous fait défaut ». Croyez-vous qu'elle soit une marchandise qui puisse s'acheter ? Ou bien quelque chose que vous obtiendrez simplement parce que vous le désirez ? Difficilement. Nous pouvons diviser la concentration en deux grandes classes, exactement comme nous l'avons fait pour la méditation. L'une correspond à l'exercice, à un moment déterminé, d'un pouvoir déjà acquis ; l'autre constitue la pratique profonde et constante d'un pouvoir que l'on a fait absolument sien. La concentration n'est pas la mémoire, puisqu'il est bien connu que cette dernière agit sans que nous soyons concentrés sur quoi que ce soit et de plus, nous savons que depuis de longs siècles, les penseurs anciens ont appelé avec raison la mémoire une fantaisie. Mais en vertu d'une particularité du mental humain, la partie de la mémoire qui est associée à la concentration, est réveillée dès l'instant où l'on s'efforce de se concentrer. C'est ce qui fatigue les étudiants, et les pousse finalement à abandonner la poursuite de la concentration. Un homme entreprend de se concentrer sur l'idéal le plus élevé qu'il puisse formuler, et comme en un éclair, défilent devant son mental des foules de souvenirs de toute espèce, d'anciennes pensées et impressions qui chassent le noble sujet qu'il s'était choisi en premier lieu, et mettent fin de la sorte à sa concentration..

    Cette difficulté ne peut être vaincue que par la pratique, l'assiduité, la persévérance. Il n'y a nul besoin d'instructions étranges et compliquées. Tout ce que nous avons à faire, est d'essayer et de persister dans notre tentative.

    Le sujet de la volonté a été très peu traité dans les ouvrages théosophiques, anciens ou modernes. Patanjali ne l'explique pas du tout, quoi qu'il semble le laisser sous entendre à travers ses aphorismes. La Volonté est universelle et appartient non seulement à l'homme et aux animaux, mais aussi à tout autre règne de la nature. L'homme bon, aussi bien que l'homme mauvais, l'enfant comme le vieillard, le sage comme le fou, possèdent la volonté. C'est donc un pouvoir dépourvu de qualité morale en lui-même. Cette qualité doit lui être ajoutée par l'homme.

    Ceci prouve donc que la volonté agit d'après le désir ou, comme l'exprimaient les plus anciens des penseurs, que « Derrière la volonté se trouve le désir ». C'est pour cette raison que l'enfant, le sauvage, le fou et le méchant font si souvent preuve d'une volonté plus forte que celle des autres êtres humains. Le méchant a intensifié ses désirs, et avec eux sa volonté. Le fou n'a que quelques désirs, et il concentre toute sa volonté sur ceux-ci ; le sauvage est libre des conventions, des idées, lois, règles et suppositions diverses auxquelles l'homme civilisé est sujet ; il n'a donc rien qui détourne sa volonté. Pour rendre notre volonté forte, nous devons par conséquent diminuer le nombre de nos désirs. Que ces derniers soient élevés, purs et altruistes, ils nous donneront une volonté puissante.

    Aucune pratique ordinaire ne développera la volonté en elle-même, car elle existe éternellement, complètement épanouie en elle-même. Mais la pratique développera en nous le pouvoir de faire appel à cette volonté qui est nôtre. La Volonté et le Désir se tiennent au seuil de la Méditation et de la Concentration. Si nous désirons la vérité avec l'intensité que nous avons mise, dans le passé, à désirer le succès, l'argent ou le plaisir, nous obtiendrons rapidement le pouvoir de méditer, et nous possèderons aussi celui de nous concentrer. Si nous accomplissons toutes nos actions, importantes ou non, à chaque instant de notre vie, par amour de l'humanité toute entière comme représentant le Soi Suprême, alors, chaque cellule et chaque fibre du corps et de l'homme intérieur sera orientée vers une direction unique et aboutira à une concentration parfaite. C'est ce qu'exprime cette phrase du Nouveau Testament : « Si l'homme se concentre sur un but unique, le corps entier resplendira de lumière », et la Bhagavad Gîtâ expose la même idée plus clairement encore, et d'une manière plus intelligible, dans ses différents chapitres. L'un d'entre eux la définit d'une façon très belle, comme l'illumination du Suprême en nous qui, de la sorte, devient visible. Méditons sur ce qui constitue en nous le Soi Supérieur, concentrons-nous sur lui et exerçons toute notre volonté à travailler pour celui qui réside au cœur de tous les humains.
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:04

    Quelques lignes d’avertissement 

    N'émettez pas d'opinions qui tendent à mêler la Société Théosophique à une croyance religieuse, à une théorie politique, à l'observance ou non d'une coutume sociale.
    Méfiez-vous du principe que les riches, ou ceux qui, dans la vie sociale, ont besoin de la Théosophie au même titre que les classes plus humbles, doivent être l'objet d'attentions spéciales, alors qu'ils négligent ou refusent ouvertement d'aider la Société par leurs dons en argent et leur travail.

    Ne vous bercez pas de l'illusion qu'une tentative spéciale en vue de « convertir » une célébrité scientifique conférera un bénéfice appréciable au mouvement théosophique, et compensera suffisamment le temps que vous y consacrerez, et qui aurait pu être employé au travail général, parmi ceux prêts à vous écouter.

    Ne dépréciez jamais les efforts d'un membre sincère désireux de répandre la Théosophie, pour la simple raison que ces efforts ne répondent pas à votre idéal de méthode ou de convenance.
    Découragez toute tentative ayant pour but d'instaurer une censure de la littérature ou du travail théosophique, car une telle censure va à l'encontre du programme large et généreux qui constitue la base de la Société.
    Ne vous laissez pas ébranler parce que des hommes de science revendiquent comme leurs propres découvertes récentes ce que la littérature théosophique a toujours enseigné ; souvenez-vous que nous appartenons à ce mouvement non pour la gloire, mais afin que les hommes atteignent à la vérité, quelle que soit la source dont ils prétendent la tenir.
    N'oubliez jamais qu'une Branche théosophique existe pour l'étude de la théosophie, et non pour la discussion de sujets étrangers.

    Que la sentimentalité ne vous fasse pas craindre d'exposer ce que vous considérez comme de la Théosophie, alors même que certaines personnes menacent de quitter les rangs parce que la puissance de votre théorie semble menacer leur marotte ; toutefois, prenez garde de ne pas confondre l'assurance et l'autorité de vos affirmations avec la force réelle de vos théories.

    Ne vous laissez pas leurrer par l'idée que vous pouvez faire beaucoup de bien en vous associant à un groupement religieux dans lequel vous n'avez pas foi. Il n'y a aucun avantage pour la Théosophie à être introduite de force parmi ceux qui déclarent qu'ils n'en veulent pas.

    Défiez-vous de ceux qui offrent de vendre la science spirituelle pour une somme d'argent, en tant de leçons. Il n'est pas défendu de percevoir un droit d'entrée aux conférences et exposés publics de principes théosophiques généraux, mais il est absolument inadmissible de donner des cours sur les arts magiques, la science spirituelle, les secrets de la nature ou d'autres choses de ce genre ; ces enseignements sont le fruit de la cupidité ou d'un intellect indiscipliné, et ne mènent à rien.

    Soyez assez charitables pour vous souvenir que le théosophe est un être humain, et qu'il a peut-être à lutter doublement contre nos communes faiblesses, parce qu'il a déclaré la guerre à sa nature inférieure.
    Ne vous imaginez pas, parce que notre association est appelée une fraternité, qu'elle exclut la femme de ses rangs. L'anglais n'est pas la seule langue du monde, et en beaucoup d'autres langues, le même terme désigne à la fois le féminin et le masculin. La Théosophie ne s'occupe pas des distinctions de sexes et s'intéresse plus à 1'âme qui est dépourvue de sexe, qu'au corps que cette âme habite.
    Evitez soigneusement de confondre le Brahmanisme avec le Bouddhisme, et les religions qui fleurissent en dehors de l'Inde avec celles de ce pays. Le Bouddhisme n'étant pas la religion de l'Inde, il se produit une confusion de termes et d'idées, en appelant du nom d'Hindous les Bouddhistes.

    Abstenez-vous très soigneusement de confondre le Christianisme avec la religion de Jésus. L'un n'est pas l'autre, d'autant plus que le Christianisme est morcelé en plus de trois cents sectes différentes, tandis que Jésus n'avait qu'une seule doctrine.

    Respectez profondément les sermons de Jésus, vous souvenant que dans ses discours, il n'a fait que réitérer une fois de plus la doctrine archaïque qui lui fut enseignée par les anciens Théosophes dont il était un disciple.
    Ne commettez pas l'erreur de prendre l'éclat de notre civilisation pour le progrès véritable. Mettez en parallèle le confort des habitations, le luxe des vêtements, les inventions mécaniques, le suffrage universel réservé aux hommes, et la pauvreté, la misère, le vice, le crime et l'ignorance que les premiers entraînent, avant de décider quelle est la meilleure civilisation.





    [Cet article intitulé « Cautions In Paragraphs » fut écrit et publié par W. Q. Judge dans The Path de Juillet 1893. Publié en français dans le Cahier Théosophique, n°20, :copyright: Textes Théosophiques, Paris] 
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:05

    La Religion-Sagesse et la perfectibilité humaine

    L'idée est avancée ici qu'une étude impartiale de l'histoire, de la religion et de la littérature montrera l'existence, remontant aux temps anciens, d'un grand corps de doctrine philosophique, scientifique et éthique, formant, dans ces domaines, la base et l'origine de toutes les conceptions similaires des systèmes modernes. C'est une doctrine à la fois religieuse et scientifique, affirmant que la religion et la science ne devraient jamais être séparées. Elle présente de sublimes enseignements religieux et idéalistes, mais, en même temps, fait valoir que tout ce qu'elle contient peut être démontré à la raison et qu'il n'y a pas de place pour d'autre autorité que celle-ci. Ainsi est écartée l'hypocrisie qui consiste à affirmer des dogmes en invoquant une autorité dont personne ne peut démontrer qu'elle repose sur la raison.

    Ce corps de doctrine archaïque est connu sous le nom de " Religion-Sagesse " et a toujours été enseigné par ses adeptes, ou ses initiés, qui la préservent à travers les âges. En se basant sur cette Religion-Sagesse et sur d'autres doctrines démontrées, on arrive à la conclusion que l'homme, étant esprit et de nature immortelle, peut perpétuer ce qui constitue le véritable {GlossaryDef::aspect} de sa vie et de sa conscience. Ceci a été réalisé de tout temps par les êtres appartenant à la plus haute élite de la race humaine, membres d'une noble et antique fraternité qui se consacrent au développement de l'homme du point de vue de l'âme, ce qui, pour eux, implique l'ensemble des processus d'évolution sur tous les plans. Les initiés, étant liés par la loi de l'évolution, doivent travailler avec l'humanité, dans la mesure où le permet son développement. Aussi, d'âge en âge, promulguent-ils inlassablement la même doctrine, qui s'obscurcit périodiquement chez les diverses nations et dans les différentes parties du monde. Telle est la Religion-Sagesse, et ils en sont les gardiens. À certains moments, ils se présentent aux nations comme de grands Instructeurs, ou comme des « Sauveurs », qui ne font que promulguer à nouveau les anciennes vérités et le système éthique du passé. Cette Religion-Sagesse affirme que l'humanité est capable d'un perfectionnement illimité, à la fois en qualité et dans l'échelle du temps, ces Sauveurs et Adeptes-initiés étant présentés comme des exemples illustrant cette possibilité. 


    http://www.horizonstheosophiques.fr/wq-judge/68-articles/1552-principes-generaux.html#ja-navhelper-top
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:06

    Beaucoup de lecture, peu de réflexion

    Le sage a dit à juste raison qu'il n'y a pas de fin à la production de livres. Si cela était vrai de son temps, il en est de même de nos jours. Parmi les membres de la Société Théosophique, le défaut de lire trop de ces livres qui paraissent constamment, et de réfléchir trop peu sur ce qu'ils lisent est très répandu.

    Quiconque a l'opportunité de lire les demandes de renseignements que reçoivent les membres éminents de la Société, sait que la plupart des questions proviennent d'un manque de réflexion, et du fait que ceux qui posent les questions ne parviennent pas à établir une base solide de principes généraux.

    Il est si facile pour certains de se mettre à écrire un livre qui ne contient rien de neuf, et ne diffère des autres que parle style, que le pèlerin théosophe a bien des chances de s'égarer rapidement s'il s'arrête à lire toutes ces publications. Cette confusion est due surtout au fait qu'aucun écrivain ne peut exprimer ses pensées de façon à les rendre claires et intelligibles à tous ses lecteurs ; et, en littérature théosophique, les auteurs ne font, en réalité, qu'essayer de présenter leur propre compréhension particulière des doctrines anciennes dont les lecteurs tireraient un bien plus grand profit s'ils consacraient plus de temps à s'efforcer d'en saisir le sens par eux-mêmes.

    Dans le domaine des livres ordinaires, il y a tant de lecture frivole et sans profondeur que l'habitude de les parcourir superficiellement est devenue très commune et elle menace même de s'implanter dans les rangs des Théosophes.

    Je suis tellement convaincu qu'il y a trop de livres superflus dans notre sphère théosophique, que si j'avais à instruire un jeune élève en cette matière, je limiterais ses lectures, pendant très longtemps, à la Bhagavad-Gîtâ, aux Upanishads et à la Doctrine Secrète, jusqu'à ce qu'il devînt lui-même capable d'écrire des livres basés sur ceux-là, et d'en appliquer les principes à n'importe quelle situation, et à sa propre vie et façon de penser.
    Les Théosophes qui n'ont qu'un désir, celui de varier sans cesse leurs plats théosophiques, continueront à lire tout ce qui se publie ; mais les autres qui étudient sérieusement et qui savent que nous sommes dans ce monde pour apprendre et non pas pour notre plaisir seulement, commencent déjà à voir que quelques livres lus attentivement, bien analysés et complètement assimilés valent bien plus que beaucoup de livres lus une seule fois. Ils ont compris que la partie d'un livre qu'ils saisissent clairement à première lecture, fait déjà partie de leur acquit, et que le reste qui n'est pas aussi clair ou qui est même très obscur, est justement la partie qu'ils doivent étudier pour qu'elle aussi devienne, s'ils la trouvent vraie, une partie intégrante de leur pensée constante.





    [Cet article, intitulé "Much Reading, Little Thought", fut publié par W. Q. Judge, dans The Path de Juin 1890. Publié dans le Cahier Théosophique n°20, :copyright: Textes Théosophiques, Paris]
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:06

    L'urgence d’une éducation Théosophique

    Le premier objet de notre Société est la formation d'un noyau de Fraternité Universelle. C'est là un but pratique et, en même temps, un fait de la nature. Longtemps, la plupart des hommes l'ont considéré comme un idéal utopique qu'on peut envisager, discuter, désirer, mais qu'on ne peut atteindre. Et il n'est pas étonnant qu'on l'ait considéré comme tel, étant donné que la conception religieuse ordinaire de Dieu, de la nature et de l'homme, se basait sur un fondement égoïste, attribuait une distinction personnelle au ciel aux saints qui mouraient en odeur de sainteté, rendant ainsi impossible la réalisation de ce beau rêve. Mais dès que la philosophie théosophique montre l'unité entre les êtres, non seulement dans leur nature la meilleure, mais aussi sur le plan physique, notre premier objet devient des plus pratiques. Car si tous les hommes sont frères en fait, c'est-à-dire unis les uns aux autres par un lien que nul ne peut briser, alors la formation d'un noyau de fraternité future est une chose ayant trait à toutes les affaires humaines, affectant les civilisations, et conduisant à une amélioration physique aussi bien que morale de chaque membre de la grande famille.

    Le premier but vise à la philanthropie. Chaque Théosophe ne devrait donc pas se contenter de poursuivre ses actes publics ou privés de charité, mais il devrait aussi s'efforcer de comprendre la philosophie théosophique afin de pouvoir l'exposer d'une façon pratique et aisément, compréhensible, et cela dans le but de devenir un philanthrope plus large qui pourvoit aux besoins de l'homme intérieur. Celui-ci est un être pensant qui se nourrit d'une philosophie exacte ou fausse. Si on lui donne ce qui est faux alors il se dérègle et, devenant malade, il entraîne son instrument, l'homme extérieur, dans le trouble et la peine.

    Et comme les théories théosophiques ont toujours été, et sont encore très étranges, fascinantes et bien particulières si on les compare aux doctrines ordinaires concernant les hommes et les choses, beaucoup de membres se sont adonnés à des spéculations métaphysiques et à des recherches profondes dans l'occulte et le merveilleux, oubliant que la philanthropie la plus haute réclame la diffusion parmi les hommes d'une base juste de morale, de pensée et d'action. Nous rencontrons souvent des Théosophes discutant entre eux de doctrines compliquées qui n'ont aucune application immédiate dans la vie pratique, tandis que d'autres membres ou personnes qui viennent se renseigner poussent un soupir de soulagement quand quelqu'un dirige les questions dans le sens d'une application de toutes les doctrines à la vie quotidienne.

    Nous avons le plus grand besoin d'éducation théosophique qui nous donnera la capacité d'exposer la Théosophie sous une forme accessible à tout le monde. Cette façon claire et pratique de l'exposer est une chose tout à fait réalisable, et il n'y a aucun doute qu'elle soit de la plus haute importance. Elle vise et affecte la morale, la vie de chaque jour, les pensées, et par suite tous les actes. L'église la plus savante, la plus astucieuse et la plus florissante, l'Eglise Catholique Romaine, procède de cette façon. Nous abstiendrons-nous de suivre une bonne manière d'agir sous prétexte que des sectaires font de même ? Les prêtres de Rome n'expliquent pas, ni n'essayent d'expliquer ou d'exposer, la base hautement métaphysique et obscure, bien qu'importante, de leurs diverses doctrines. Ils touchent la vie quotidienne des gens ; une connaissance détaillée de leur propre système leur permet de mettre leur doctrine profonde à la portée du langage de chacun bien que l'érudition du prédicateur puisse être momentanément dissimulée. Eux font appel à la peur ; nous faisons appel à la raison et à l'expérience. Nous avons ainsi un avantage naturel qu'il ne faudrait pas négliger.

    Une profonde érudition et une connaissance de la métaphysique sont certes des choses appréciables, mais la masse des gens ne sont ni savants ni métaphysiciens. Si nos doctrines sont d'une telle application pratique que les sages consacrent leurs efforts à aider à les répandre, il s'ensuit que ces mêmes sages — nos Maîtres — souhaitent voir ces doctrines présentées au plus grand nombre de personnes possible. Nos savants et métaphysiciens théosophes peuvent y arriver en faisant un petit effort. En réalité, c'est un peu difficile parce que légèrement désagréable pour un membre, qui est de par nature un métaphysicien, de descendre jusqu'au niveau ordinaire du mental humain en général; mais c'est réalisable. Et lorsqu'on y parvient, il y a une grande récompense à voir le soulagement et la satisfaction évidente de l'interlocuteur.

    Notre devoir essentiel est donc d'être pratiques autant que possible dans notre exposé des doctrines. L'étude intellectuelle seule de notre Théosophie n'améliorera pas rapidement le monde. Naturellement, elle produira certains effets, par suite des idées immortelles qu'elle réveille, mais tandis que nous attendrons que ces idées portent leurs fruits parmi les hommes, une révolution pourra éclater et nous emporter. Nous devrions faire ce que Bouddha enseignait à ses disciples : prêcher, pratiquer, promulguer et illustrer nos doctrines. Il touchait, par la parole, le plus humble des hommes, bien qu'il ait eu une doctrine plus profonde pour les esprits plus. Grands et plus érudits. Tâchons donc d'acquérir l'art d'exposer pratiquement la morale basée sur nos théories et enrichie par la réalité de la Fraternité Universelle.





    [Cet article, intitulé « What we need most : Theosophical Education », fut publié par W. Q. Judge dans The Path de Septembre 1892. Publié dans le Cahier Théosophique n°20, :copyright: Textes Théosophiques, Paris]
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:06

    De l’étude de la Théosophie

    Souvent on demande : « Comment moi ou mes amis pouvons-nous étudier la Théosophie ? »

    En commençant cette étude, une série d'avertissements restrictifs doivent retenir l'attention. Ne vous imaginez pas que vous savez toute chose, ou qu'un homme dans un cercle scientifique quelconque a pu dire le dernier mot sur un sujet donné ; ne supposez pas que l'époque actuelle est la meilleure ou que les anciens étaient des gens superstitieux sans aucune connaissance des lois naturelles.

    N'oubliez pas que les arts, les sciences et la métaphysique de sont pas nés avec la civilisation européenne ; et n'oubliez pas non plus que l'influence de Socrate, de Platon et d'Aristote de la Grèce antique affecte encore profondément le mental moderne. Ne croyez pas que nos astronomes seraient arrivés à démêler le sens du Zodiaque, si les anciens Chaldéens ne nous avaient laissé celui que nous employons.

    N'oubliez pas qu'il est aisé de prouver que des civilisations d'ordre élevé ont périodiquement fleuri à tour de rôle sur tout le globe et laissé derrière elles des traces importantes ou insignifiantes. Ne confondez pas le Bouddhisme et le Brahmanisme, et ne vous imaginez pas que les Hindous sont Bouddhistes ; ne prenez pas au mot les explications des sanscritistes allemands ou anglais sur les documents et les écritures des nations orientales dont les pensées sont aussi étrangères de forme pour nous, que le sont nos pays pour ces peuples. Il faut d'abord être prêt à examiner toutes les questions avec une intelligence claire et impartiale.

    Mais supposons que le chercheur soit disposé dès le début à accepter les dires des écrivains théosophes ; dans ce cas, il doit également être mis en garde, car la littérature théosophique ne porte pas le cachet de l'autorité infaillible. Tous, nous devrions pouvoir donner une raison à l'espoir qui est en nous, et cela nous sera impossible si nous avons absorbé, sans les étudier, les paroles d'autrui.

    Mais qu'est-ce que l'étude ? Ce n'est pas la simple lecture de livres, mais la réflexion soutenue, persistante et sérieuse sur ce que nous avons absorbé. Si un étudiant accepte la Réincarnation et le Karma comme des doctrines vraies, le travail ne fait que commencer. Beaucoup de Théosophes acceptent de telles doctrines, mais sont incapables de dire pourquoi et en quoi elles consistent au juste. Ils ne se demandent pas ce qui se réincarne, ou comment, quand et pourquoi Karma manifeste ses effets, et souvent ils ne savent pas ce que le mot signifie. Certains croient d'abord que lorsqu'ils mourront ils se réincarneront, sans réfléchir qu'ils veulent dire par là le moi personnel qui, lui, ne peut pas renaître dans un corps. D'autres pensent que Karma est... — eh bien, Karma, sans aucune idée très nette des classes de Karma, et sans savoir si Karma est une punition ou une récompense, ou les deux à la fois. C'est pourquoi une lecture soigneuse d'un livre ou deux traitants de ces doctrines, suivie d'une étude et d'une réflexion plus sérieuses, est absolument nécessaire.

    Il y a trop peu d'étude réelle de ce genre parmi les Théosophes et trop de lecture de 1ivres nouveaux. Aucun étudiant ne peut dire si le Bouddhisme Esotérique de M. Sinnett est un livre rationnel, à moins de l'avoir étudié et non simplement parcouru. Bien que le style en soit clair, la matière traitée est diffici1e. Il faut en pénétrer profondément le mental et en faire l'objet d'une méditation attentive. En se servant judicieusement de ce livre, de la Doctrine Secrète, de La Clef de la Théosophie et d'autres ouvrages traitant de la constitution de l'homme (1), on arrive à une connaissance des doctrines qui intéressent plus spécialement l'être, et ce n'est qu'après avoir acquis cette connaissance, qu'on est à même de comprendre le reste.

    Une autre branche d'étude est celle que poursuivent les disciples innés de la dévotion, ceux qui désirent entrer dans le travail lui-même pour le bien de l'humanité. Ceux-ci devraient étudier d'autant mieux toutes les branches de la littérature théosophique, afin de pouvoir clairement les expliquer aux autres, car un membre dont le raisonnement est faible, ou dont la crédulité est très grande, n'arrivera jamais à rendre probant son témoignage auprès des autres.

    Les Théosophes occidentaux ont besoin de patience, de décision, de discernement et de mémoire, s'ils espèrent jamais attirer et maintenir l'attention du monde sur les doctrines qu'ils répandent.


    Note (1) : W. Q. Judge écrivit l'Océan de Théosophie en 1893. C'est une présentation claire et concise des enseignements contenus, dans la Doctrine Secrète de H. P. Blavatsky, un excellent livre d'étude .de la philosophie .de la Théosophie. (Les Ed.).
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    Message  Arlitto Sam 24 Avr 2021 - 11:07

    Détruire les illusions

    Beaucoup de gens qui n'aiment pas faire de peine aux autres sont portés à ne pas intervenir dans les croyances d'autrui qui sont de pures illusions, de crainte de les blesser en arrachant ce voile. L'Église chrétienne et plus spécialement la branche catholique, a soutenu l'argument que les croyances, credos et dogmes illusoires, ne devaient pas être détruits, aussi longtemps que le croyant était heureux ou restait dans le droit chemin, et elle s'en est servi comme d'un moyen puissant pour enchaîner dans des liens de fer, le mental de l'homme. Elle ajoute de plus, habituellement, qu'à moins de conserver intacts ces dogmes .et ces croyances, la morale disparaîtra complètement. Mais l'expérience prouve que cette façon de voir est inexacte.

    Car il existe de nombreux exemples dans le Protestantisme, ou les sectes dissidentes du Christianisme, prouvant que les doctrines importantes de l'Eglise ne sont pas nécessaires au maintien de la morale ; d'autre part, l'immoralité, le vice et le .crime dans les classes élevées et inférieures, peuvent coexister avec une déclaration formelle de croyance dans les dogmes de l'Eglise. Dans beaucoup de parties de l'Italie, la superstition la plus grossière, la vengeance meurtrière et la corruption des cœurs se rencontrent à côté d'une observance extérieure pieuse des règles de l'Eglise, et d'une croyance superstitieuse dans ses dogmes. L'assemblée tout entière des nations chrétiennes viole officiellement chaque jour et à chaque heure, les commandements de Jésus.

    Est-il préférable ou non, charitable ou cruel, d'arracher le voile aussitôt que possible ? Et s'il faut accomplir cette œuvre iconoclaste, pourquoi hésiterions-nous à le faire, sous prétexte que cette façon d'agir provoquera des souffrances mentales ?

    La seule raison d'hésiter réside dans cette crainte de faire de la peine ; il ne peut résulter que du bien d'un tel changement, si à la place d'une croyance fausse et illogique, par suite avilissante, on offre un système complet et raisonnable.

    Si nous avions affaire à des enfants, ou à un mental racial qui, tout en habitant un corps adulte, serait celui d'un enfant, alors vraiment, il serait logique de les faire avancer à l'aide de ce qui peut être une illusion totale. Mais l'heure de l'enfance de l'homme, en tant qu'un être immortel, est passée. Il a atteint l'âge adulte ; son mental est arrivé au point où il doit savoir et où, si la connaissance lui est refusée, cette violation de son être donnera pour résultat la superstition la plus vile et la plus grossière, ou le matérialisme le plus terrifiant.

    Aucun enfant ne naît sans les douleurs qui accompagnent la naissance, et actuellement l'âme-mental de l'homme cherche ardemment à naître. Tâcherons-nous de l'en empêcher, dans le seul but d'éviter ces souffrances préalables ? Contribuerons-nous à aider une innombrable légion de prêtres à resserrer l'emprise de fer qu'ils maintiennent depuis tant de siècles sur le mental de la race ? Jamais, si nous comprenons la grande vérité que nous nous préparons à apporter à un cycle où la raison doit reprendre la place qui lui revient dans l'âme, et guider le pèlerin vers l'arbre de vie éternelle.

    Ne soyez pas troublés par l'argument qu'il est peu sage de dire la vérité. Ce n'est là que le chant de la sirène, destiné à conduire le voyageur à sa perte.
    Dites la vérité, mais ne l'imposez pas. Alors même qu'une âme pieuse devrait perdre le Jésus-Christ historique, et voir à sa place l'image glorieuse du Soi en chaque homme, ce serait pour elle un bienfait, valant bien toute la souffrance que pourrait provoquer le premier choc violent. Le danger de lever le voile d'Isis ne gît pas dans les doctrines comme celles de l'Unité, de la Réincarnation et du Karma, mais dans les mystères non enseignés qu'aucun Théosophe n'est capable de révéler. Le passage du dogme ou credo à une croyance dans la loi et la justice impartiale, fera peut-être jaillir quelques larmes dans l'âme, mais il la conduira finalement à la paix et à la liberté.

    La « grande orpheline, l'humanité », ayant maintenant atteint l'âge adulte, n'a plus besoin des jouets d'il y a mille ans ; mais d'une voix semblable au fracas des eaux puissantes, elle demande que chaque voile soit levé, chaque mensonge démasqué, et que chaque lumière susceptible de l'éclairer soit projetée sur la route pénible qu'il lui reste à parcourir.





    [Cet article, intitulé « Iconoclasm towards Illusions » fut publié par W. Q. Judge dans The Path de Décembre 1892. L'article est publié en français dans le Cahier Théosophique n°20, :copyright: Textes Théosophiques, Paris.]

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