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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    La communauté juive d'Éléphantine

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    La communauté juive d'Éléphantine Empty La communauté juive d'Éléphantine

    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:03

    La communauté juive d'Éléphantine


    Le temple de l'île Elephantine - En territoire inconnu
    La communauté juive d'Éléphantine AIdro_nflEjoadAvZ0WAzk15UJlOP8iwof9kZQlwVRp7C5jq5hs=s48-c-k-c0x00ffffff-no-rj
    Discovery Science France

    Justin et Emiliano retracent le parcours de la fameuse arche d'alliance, en suivant le parcours du peuple juif en fuite après l'invasion de Jérusalem. Se pourrait-il qu'ils aient emmené la relique sur cette petite île sur le Nil ?
    La communauté juive d'Éléphantine est une communauté juive égyptienne de l'époque perse achéménide (Ve siècle av. J.-C.) vivant sur l'île Éléphantine, alors appelée Yeb. Son histoire est connue grâce aux papyri d'Éléphantine et aux fouilles archéologiques du secteur d'habitation juif. Ces documents couvrent une période de -495 à -399.
    La communauté juive d'Éléphantine IlhaElefantina
    L'île d'Éléphantine. En bas à gauche: nilomètre du temple de Khnoum
    La communauté juive d'Éléphantine KhnoumTempleElephantine
    Ruines du temple de Khnoum, pointe sud d'Éléphantine


    ÉLÉPHANTINE

    Île située au nord de la première cataracte du Nil, en face d'Assouan. Elle possède de nombreuses ruines : plusieurs temples dédiés à Knoum, le dieu égyptien à tête de bélier. C'était un centre militaire et commercial important à la frontière sud de l'Égypte.

    La communauté juive d'Éléphantine Khnoum-Esna---CopieLa communauté juive d'Éléphantine Khnoum-bleu-KVLa communauté juive d'Éléphantine Khnoum

    On a trouvé à Éléphantine (yeb en égyptien signifie « éléphant » ou « ivoire ») des ostraca et surtout un lot abondant de papyrus araméens datant du ~ ve siècle (~ 498-~ 399). 

    Ces documents témoignent qu'une colonie juive vivait dans l'île autour d'un temple consacré à Yahvé (Yahô).

    Cet élément de la Diaspora était déjà établi à cet endroit lors de la conquête de l'Égypte par les Perses, en ~ 525. Il dut y être installé par l'un des pharaons de la XXVIe dynastie, probablement Apriès (~ 588-~ 569). À l'origine, il s'agissait de réfugiés ayant échappé à la catastrophe de ~ 587. Certains des membres de ce groupe, si l'on en croit l'onomastique des documents, étaient araméens. 

    Le caractère syncrétiste du culte a fait supposer que ces gens étaient issus des populations mêlées qui environnaient Béthel.

    Le yahvisme des juifs d'Éléphantine était assez bâtard.
     Ils nommaient volontiers des divinités féminines : Eshem-Béthel, Hérem-Béthel ou Anath-Béthel... Ces colons étaient vus d'un bon œil par les Perses.

    Mais, quand le pouvoir royal de ces derniers se fut affaibli, les prêtres d'Égypte s'en prirent à ces juifs dont la proximité cultuelle constituait une offense aux fidèles du dieu Knoum. 

    Aussi, en ~ 410, détruisirent-ils le temple de Yahô. 

    On connaît cet événement grâce aux papyrus. 
    Souhaitant reconstruire leur temple, les juifs d'Éléphantine écrivirent en Palestine : ils désiraient pouvoir présenter aux satrapes perses l'aval des autorités palestiniennes afin que fût établie l'authenticité juive de leur culte sur la terre d'Égypte. 

    Ils s'adressèrent d'abord au grand prêtre Johannan et à ses compagnons, puis au gouverneur de Judée Bagohi : il n'y eut pas de réponse, ce silence se concevant aisément dans la perspective d'une doctrine centralisatrice du culte. 

    Aussi écrivirent-ils par la suite aux fils du gouverneur de Samarie, Sanballat. Ceux-ci intervinrent et le temple fut reconstruit ; mais on n'y offrit plus de sacrifices d'animaux.
    L'Égypte étant redevenue indépendante en ~ 401, il semble que le second temple d'Éléphantine disparut à son tour rapidement. 

    Le document le plus récent date de ~ 399. La colonie juive ne dut guère survivre au-delà de cette date.

    —  André PAUL

    https://www.universalis.fr/encyclopedie/elephantine/

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    La communauté juive d'Éléphantine Empty Re: La communauté juive d'Éléphantine

    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:03

    YAHVÉ ou YAHWEH

    Le Dieu d'Israël, Yahvé, était connu avant Moïse chez d'autres peuples que les Hébreux : les anciens Phéniciens semblent avoir adoré un dieu Yo.

    Dans la Bible hébraïque, on trouve les formes abrégées Yahu, Yo ou Yah, la plupart du temps en composition, préposées ou postposées, dans des noms théophores (Yoiakin, Abia) ou dans des formules liturgiques (alléluia).

    Dans les papyrus juifs d'Éléphantine, on parle de Yaho.
    Les traditions bibliques associent Yahvé, le Dieu d'Israël, au mont Sinaï (ou Horeb) ; c'est le cas dans la poésie (Deut., xxxiii, Jug., v et Ps. LXVIII). Il est probable que cette montagne (dans l'Orient ancien, la montagne, demeure du dieu, était la réduction du cosmos, la Grande Montagne) fut considérée comme le lieu classique d'une manifestation d'une divinité, Yahvé, bien longtemps avant que les Israélites ne la connussent. Quand ils eurent adopté Yahvé, les Hébreux adorèrent en lui leur Dieu, unique : c'est ainsi que d'un dieu tribal ou national, ils allaient faire le Dieu cosmique.

    À lui seul, dans la religion biblique, Yahvé était de soi l'expression même du monothéisme israélite. Dans l'Exode (iii, 14), il semblerait que Yahvé (YaHWéH) dérive de la racine hébraïque HâYâH (« être », « devenir »).

    Or, la racine du mot n'est pas HYH, mais HWH, qui, en hébreu, signifie « désirer ».
    Aussi pense-t-on que Yahvé viendrait de dialectes amorrhéens, que parlaient les Patriarches et dans lesquels HWH (comme en araméen) signifie « être », « devenir ». Dès lors, Yahvé (YaHWéH) serait une forme verbale, causative, et voudrait dire : « Il fait être ».

    Les documents akkadiens fournissent des parallèles intéressants : des noms divins résultant de l'assemblage de cette forme causative et d'un substantif comme objet. À l'origine, Yahvé n'était peut-être que le premier élément d'un titre divin composé dont la Bible a conservé quelques exemples : Yahvé-Sabbaot (« Il fait être les armées ») ou Yahvé-Shalom (« Il fait être la paix »).

    —  André PAUL

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