Forum des Religions - Les Origines

La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Guerre et religion

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 8:31

    Rappel du premier message :

    Guerre et religion



    Que penser de l’opinion suivant laquelle la religion serait un terreau propice à fomenter les guerres puisque ses membres versent facilement dans le fanatisme. Cet énoncé affirme deux choses. Un, la religion cause la guerre; deux, un croyant devient facilement fanatique. Bien que l’énoncé ne le précise pas ceux qui avancent cette opinion, étant occidentaux pour la plupart, ont en tête la religion chrétienne.

    Cette religion reconnait un Dieu personnel qui mérite notre adoration, exige de ses fidèles de devenir meilleurs de sorte qu’ils puissent s’aimer les uns les autres. Ces traits disposent-ils à la guerre?

    Une religion de cette sorte rend-elle pacifique ou belliqueux? Le croyant place sa vie sous le regard de Dieu. Se mettre en relation avec un Être suprême a comme effet d’élever l’esprit et la volonté de celui qui lui est subordonné. Au lieu de limiter son horizon à son monde, il accède à la perspective plus vaste de Dieu. Les soucis du quotidien, de la santé, la recherche des honneurs, des plaisirs et des biens matériels sont mis dans une juste perspective lorsque confrontés à l’univers plus vaste de la volonté divine. Le croyant agrandit son âme et s’attache à une réalité autre que le quotidien et, parvient petit à petit à se détacher des biens qui ne méritent pas d’avoir toute son affection. Or, l’histoire montre que les guerres proviennent principalement du désir de posséder ce que l’autre a, de la jalousie, de l’ambition, du désir de se venger, de l’insécurité.  Autant de défauts que la croyance en Dieu tempère pour autant qu’elle incite à voir au-delà de sa seule personne et de ses propres biens. La religion pacifie l’humain en lui donnant un horizon autre que son moi et en le détachant de biens propices à engendrer des conflits. Ces biens de leur nature ne peuvent être possédés par  plusieurs en même temps (par exemple, une même portion de terre ne peut appartenir à plusieurs). La religion met de l’ordre dans ce à quoi l’homme s’attache et, ainsi, l’éloigne de l’attitude belliqueuse.

    Passons au second trait : devenir meilleur rend-il pacifique? Poser la question c’est déjà y répondre en partie. Toute éducation cherche à rendre meilleur, en quoi la religion se distingue-t-elle? La religion met la barre plus haute. Elle ne se limite pas aux qualités requises pour la vie domestique ou sociale, mais exige en plus toutes celles qui sont nécessaires pour entrer dans l’univers de Dieu. Or Dieu étant plus grand désire un bien plus vaste que nous. Une morale simplement humaine n’ira pas jusqu’à demander de pardonner soixante-dix-sept fois sept fois. D’aimer ses ennemis, de prier pour ceux qui nous persécutent. Ainsi la religion présente un objectif plus élevé permettant à l’humain de donner le meilleur de lui-même, de se dépasser en quelque sorte.  La religion peut même augmenter la motivation à devenir meilleur. Toute morale humaine fait appel au sens moral de la personne et à la satisfaction que procure le fait de vivre en harmonie avec les autres. À ces premières motivations la religion ajoute la perspective de plaire à Dieu et la récompense qui s’y rattache. Ainsi la religion parle de l’Importance de croire à la vie avec Dieu. Le croyant a donc deux raisons de s’améliorer.

    Voyons maintenant le second énoncé : un croyant devient facilement fanatique. Bien que cet énoncé soit contredit par la simple observation : les fanatiques dans toutes les religions sont nettement minoritaires. Faisons comme si l’énoncé était crédible. La croyance en un Dieu dispose-telle au fanatisme? Selon le Robert le fanatique est animé envers sa religion d’une foi intraitable et d’un zèle aveugle. Concédons au départ que toutes les activités qui se rapportent à un bien important à nos yeux comme la vie de couple, le sport, la politique, la religion incitent celui qui les pratique à les défendre, ce qui s’appelle le zèle. Le partisan d’une équipe sportive défend certes son équipe sans pour autant s’aveugler sur les faiblesses réelles de ses joueurs. Il  n’y a que quelques fanatiques qui outrepassent cette limite.

    Mêmes remarques en ce qui regarde le couple, la politique ou la religion. Oui, mais la religion touche à Dieu qui présente une vision globale de la vie, s’y attaquer c’est mettre en cause tout le sens de la vie. Convaincu de l’importance du bien en cause le croyant ne risque-t-il pas d’être, plus facilement que les autres, trop zélé? Le fanatisme est un zèle excessif. Le zèle augmente en proportion de l’importance du bien en cause. Il y a plus de zèle dans la vie de couple et dans la politique que dans le sport sans que l’on soit pour autant fanatique. Il ne faut pas confondre l’ardeur combative du militant politique avec le fanatisme.  Ainsi en est-il en matière de religion. De plus, dans le cas de la religion, certes son contenu est en soi plus important, mais il faut être réaliste. Les croyants véritables ne sont pas nombreux. Il est difficile de croire.  Pensez seulement à toutes ces personnes qui se disent croyantes et qui ne peuvent s’empêcher dans une funérailles de soulever des doutes quant à l’existence d’une vie après la mort («personne n’est venu nous dire comment c’était de l’autre côté»)! La foi ferme n’est pas le lot de la majorité et, par conséquent, le zèle non plus; le fanatisme, encore moins. De plus, ceux qui sont animés d’une foi ferme tentent d’adhérer à la façon de voir de Dieu. Or Dieu demande aux  humains d’être miséricordieux, artisans de paix, tolérants et ouverts. Comment une personne animée de ces valeurs peut-elle agir à la manière d’un fanatique? Le véritable croyant est tout le contraire d’un fanatique.

    D’où viennent donc les fanatiques religieux? De la même source que les fanatiques sportifs, amoureux et politiques. Des personnes qui compensent des manques importants de leur personnalité par l’activité dans laquelle ils se projettent. L’expérience montre que les personnes ayant de sérieux problèmes personnels ont plus de chance de verser dans le fanatisme. Le bien de l’activité dans laquelle il s’engage est surévalué en raison de son besoin de compenser. Pour cette raison, il se sent autorisé à agir comme il le fait. La religion n’est alors qu’un paravent. En somme, les fanatiques religieux sont bien peu religieux et relèvent bien plus de la psychopathie.

    Ceci dit il ne faut pas mettre toutes les religions sur le même pied et conclure que le contenu de chacune s’équivaut en ce qui regarde la propension à la guerre. Une religion qui encourage la vengeance prépare le terrain à la guerre. La croyance athée affirme que la vie n’a pas de but, elle autorise chacun à suivre sa volonté. Cette croyance ouvre la porte aux conflits. Un esprit éclairé pourra faire la part des choses en analysant le contenu de chacune des différentes croyances.
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 8:49

    La Saint-Barthélemy


    Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, à Paris, le Conseil du roi prend une décision dramatique : Catherine de Médicis, reine mère, soutenue par le parti des Guise et par le frère du roi Henri d’Anjou, chef des catholiques, persuade l’influençable Charles IX, 22 ans, qu’il faut exterminer les chefs du parti huguenot.

    Le lendemain, jour de la Saint-Barthélemy - martyr mort écorché vif et patron des bouchers - un effroyable massacre commence, qui gagne bientôt la province et dure pendant quatre jours.

    L’occasion : l’attentat manqué contre Coligny

    La raison de la Saint-Barthélemy est le conflit ancien qui oppose, en France comme dans le reste de l’Europe, les chrétiens restés fidèles au pape à ceux qui ont pris le parti de la Réforme : les catholiques contre les « hugue­nots », comme on appelle les protestants de la France en 1572.

    Le protestantisme s’est introduit en France sous la forme du calvinisme. Les premières Églises réformées sont constituées en 1559. Mais, à cette date, la monarchie a depuis longtemps fait son choix : le protestantisme, de­puis l’affaire des Placards en 1534, est combattu par François 1er (1515-1547) puis surtout par Henri II (1547-1559).

    Comme les persécutions ne suffisent pas à endiguer les progrès de la Ré­forme, le conflit religieux débouche sur un conflit civil : à partir de 1562, la France sombre dans les guerres de Religion.

    L’affaiblissement du pouvoir royal, après le, règne d’Henri Il, favorise en­core ce déchaînement des haines entre les citoyens : le successeur immédiat d’Henri, François II (1559-1560), n’a que quinze ans quand il monte sur le trône, et il meurt après quelques mois de règne. Son frère Charles IX (1560-1574) lui succède : mais il n’est aussi qu’un enfant (il est né en 1550), et la réalité du pouvoir est exercée par la régente, la reine mère Catherine de Médicis.

    Mais ce conflit religieux se trouve exaspéré, au début des années 1570, par la situation intérieure et extérieure du royaume : la question de la guerre qu’il faut ou non mener contre l’Espagne, puissance catholique mais rivale de la France, et aux prises, alors, à la révolte des Pays-Bas protes­tants ; et celle du partage des tendances au sein de la famille royale, entre la mère du roi, acquise aux catholiques, et Charles IX do­miné depuis 1570 par un protestant, l’amiral Gaspard de Coligny. Ce qui fait éclater la crise, est, le 22 août, une tentative manquée d’assassinat de-l’amiral : à 11 heures du matin, ce jour-là, à Paris, alors que Coligny revient seul, en marchant, du jeu de paume où il est allé voir jouer le roi, il se baisse pour renouer le ruban défait de son soulier ; des balles sifflent au-dessus de sa tête ; elles ont été tirées de la demeure d’un catholique, proche partisan des Guise. L’at­tentat manqué risque de mettre fin à la paix civile qui règne depuis 1570- depuis la venue au pouvoir de Coligny et depuis le traité de Saint-Germain, qui, pour la première fois, a accordé aux protestants la liberté de conscience, de culte et de prédication. Les catholiques s’attendent à une révolte vio­lente : ils décident de prendre les devants.

    Le massacre

    Et c’est ainsi qu’est dressée, dans la nuit du 23 au 24, une liste qui énumère les futurs condamnés de la Saint-Barthélemy : il s’agit de l’ensemble des chefs huguenots, rassem­blés à Paris pour le mariage d’un des leurs, Henri de Navarre, futur Henri IV, avec Marguerite de Valois, soeur de Charles IX. Le roi, pour donner son consentement, ne pose qu’une condition : que soient épargnés deux princes du sang, Henri de Navarre, qui est donc devenu son beau-frère, et Henri de Condé.

    À l’aube du 24, la grande purge commence. Le quartier de Saint-Germain l’Auxerrois, où logent les gentilshommes protestants, est cerné par les troupes du duc Henri de Guise : Coligny est tué avec plus de 200 hommes. Le mouvement, une fois lancé, ne s’arrête pas aux chefs : à la découverte des cadavres, une folie meurtrière pousse le peuple parisien à se jeter contre tous les protestants. Munis de brassards blancs, des individus qui procla­ment qu’ils agissent au nom de la vraie foi, pillent et tuent sans pitié, amputant et châ­trant parfois les cadavres en guise de punition symbolique. Henri de Navarre et Condé doivent abjurer pour sauver leur vie. Le carnage dure trois jours et s’étend en pro­vince, où, dès le 25, des envoyés ont été expédiés munis d’instructions précises. D’une ville à l’autre, l’ordre du massacre est ou n’est pas suivi : à Meaux, 200 huguenots sont exécutés ; à Lyon, 700 ; à Bourges, à Orléans, les victimes se comptent aussi par centaines. Mais des régions entières restent à l’abri des violences : ainsi la Picardie, l’Auvergne, le Limousin ou le Périgord. A Paris, la folie meurtrière cesse le 28 août, sur ordre du roi ; mais, en province, les meurtres continuent, sporadiquement, jusqu’aux pre­miers jours d’octobre.

    Une bonne opération pour les catholiques

    L’événement, qui nous fait horreur au­jourd’hui, suscita bien peu de réactions, en cette époque habituée aux violences. Les princes allemands et les cantons suisses dirent leur consternation, mais la cour de Madrid se félicita de l’événement, que le pape célébra par un Te Deum et en frappant une médaille commémorative. Du point de vue de la Cou­ronne française, le meurtre des protestants s’avéra bénéfique : comme cela était le but, le parti huguenot sortit décapité du massacre. Henri d’Anjou lui-même (Henri III), qui avait, avec la reine mère, inspiré le carnage, se retira quelques mois plus tard des affaires de la France, élu roi de Pologne, mais revint peu après au pouvoir, succédant sur le trône à son frère Charles, mort en 1574. La revanche des protestants ne devait interve­nir que plus tard, en 1589, avec l’avènement d’Henri IV, c’est-à-dire d’Henri de Navarre : encore l’ancien chef des protestants français dut-il abjurer définitivement le protestan­tisme pour monter sur le trône de France.

    Les guerres de Religion

    Les guerres de Religion ensanglantent la France de 1562 à 1598, soit pendant trente­six ans. La Saint-Barthélemy en est un des épisodes les plus dramatiquement mar­quants, mais, tout au long du conflit, les violences, les attentats, les assassinats et les massacres n’ont pas cessé, d’un côté ou de l’autre.

    Les premières guerres de Religion (1562-1574)

    C’est le massacre des pro­testants à Wassy, le ter mars 1562, qui déclenche la première guerre de Religion. Ce jour-là, ayant appris que quelque 500 protestants célèbrent leur culte dans une grange près de la ville de Wassy, le duc François de Guise se rend à la grange, où ses hommes, répondant aux jets de pierres des huguenots par des coups d’arquebuse, tuent 23 protestants et en blessent une centaine. L’événement fait prendre les armes aux protestants, et, dès lors, la guerre fait rage, coupée de trêves plus ou moins importantes, mais toujours provi­soires : les années 1570-1572 constituent l’une de ces trêves, préludant au grand massacre de la Saint-Barthélemy.

    Le règne d’Henri III (1574-1589)

    La lutte se poursuit après la mort de Charles IX ; mais le roi louvoie entre les deux partis. Les concessions qu’il accorde aux protestants amènent les catholiques à se grouper en une Ligue. Le roi, pour anéan­tir cette Ligue, fait assassiner son chef, Henri de Guise, en décembre 1588 : il provoque de la sorte le soulèvement de Paris, entièrement contrôlé par la Ligue. C’est en tentant de reconquérir sa capitale qu’il est poignardé par un moine fanatique, Jacques Clément (10 août 1589).

    La reconquête du royaume par Hen­ri IV (1589-1598)

    Les fils d’Henri III étant morts sans héritier, Henri de Navarre suc­cède à Henri III. Pour être sacré, il doit accepter d’abjurer le protestantisme, le 25 juillet 1593, et il négocie alors avec les Ligueurs pour soumettre le royaume à son autorité. La paix religieuse est définitive­ment rétablie par l’Édit de Nantes (13 avril 1598), qui autorise le culte protestant ; mais le roi est assassiné par Ravaillac, un fou, peut-être manipulé par des catholiques fa­natiques, le 14 mai 1610.



    sources : "Les grands évenements de l’histoire du monde" sous la direction de J marseille et N.Laneyrie Dagen ed France loisir 1991
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 8:50

    Marguerite De Valois la "Reine Margot"

    Guerre et religion - Page 2 Idet
    MARGUERITE DE FRANCE ou DE VALOIS (dite la reine Margot)

    (Saint-Germain-en-Laye, 1553 - Paris, 1615.) Troisième fille d’Henri II et de Catherine de Médicis. Elle s’est déjà engagée dans la voie de la galanterie la plus effrénée quand sa mère et son frère Charles IX la marient, malgré la différence de religion, à Henri de Navarre, le 18 août 1572.

    Cette alliance, officiellement destinée à rapprocher catholiques et protestants, produit rapidement l’effet contraire, si l’on en juge par le fait que la Saint-Barthélemy a lieu moins d’une semaine plus tard. Les époux forcés n’éprouvent guère d’affection réciproque. Marguerite, laissée à la Cour après l’évasion du roi de Navarre, sert à la fois les intérêts de celui-ci et ceux de son dernier frère, Alençon. En 1578, elle fait un premier séjour à Nérac. Bientôt elle revient à la Cour, où elle se rend insupportable par son inconduite et surtout par ses intrigues, au point qu’Henri III doit la chasser en 1583. Alors commence un nouveau séjour à Nérac. Là, ses manigances recommencent ce qui lui vaut le mépris général.

    En 1587, prenant prétexte de l’excommunication du roi de Navarre, elle le quitte, se découvre ligueuse et se rend à Agen qui lui a été donnée en dot. Les Agenais ne tardent pas à la prendre en aversion et l’arrivée du maréchal de Matignon l’oblige à se réfugier précipitamment à Carlat en Haute-Auvergne. Puis, sortant de cette place où elle ne se croit pas en sûreté, elle est capturée par Canilhac qui a ordre de la conduire au château d’Usson. Son geôlier se laisse facilement séduire. Après s’être débarrassée de lui, Margot mène à Usson, pendant dix-sept ans, une vie plus repliée que pendant sa jeunesse, mais qui reste fort libre pour ne pas dire libertine. En 1599, moyennant d’intéressantes compensations, elle a donné son accord à l’annulation de son mariage avec celui qui est devenu le roi de France. Ayant obtenu l’autorisation de revenir dans la capitale en 1605 elle continuera à faire parler de ses aventures jusqu’à sa mort.

    La reine Margot, qui se piquait de lettres comme presque tous les Valois de son temps, a laissé des Poésies et des Mémoires publiés en 1628.



    sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981



    Sièges de La Rochelle

    Guerre et religion - Page 2 Duqg

    La Rochelle a subi deux sièges d’une importance historique particulière.

    Le premier siège eut lieu à l’occasion de la Saint-Barthélemy. Inquiets et irrités, les protestants qui composent la quasi-totalité de la population se soulèvent contre l’autorité royale. Une longue négociation est engagée en vain. En décembre 1572, la place est bloquée par une immense armée dont le duc d’Anjou prend le commandement en février 1573. Les assiégés se défendent si bien que le roi ordonne la conclusion de la paix, qui est signée le ter juillet. La liberté du culte est accordée à La Rochelle, Nîmes et Montauban.


    Le second siège fut encore plus long et beaucoup plus meurtrier.
    Depuis l’édit de Nantes, les protestants du Midi et du Sud-Ouest constituent une
    sorte d’État dans l’État à cause de l’indépendance totale dont ils jouissent dans leurs
    places de sûreté.

    La Rochelle est la plus forte de ces places, non seulement par ses enceintes formidables, mais aussi par la facilité de ses communications avec l’étranger.
    Au début du règne de Louis XIII, c’est le port de La Rochelle qui permet au parti protestant révolté de recevoir l’aide anglaise.


    Le roi vient mettre le siège en 1622 mais doit bientôt renoncer. Quelques années plus tard, contre l’opinion générale qui veut que la ville soit imprenable,
    Richelieu décide, de concert avec le roi, que La Rochelle sera prise quoi qu’il en coûte au Tré-sor royal, à vrai dire assez démuni à l’époque. Le cardinal prend lui-même la direction des opérations, secondé de Schomberg* et de Bassompierre*. Les Anglais sont chassés de l’île de Ré. Du côté de la terre, la ville est entourée d’une tranchée de 12 km. Le port est clos par une digue longue de 1 500 m et large de 8 m, selon les plans des ingénieurs Thiriot et Métezeau. La flotte anglaise tente d’empêcher l’achèvement des travaux et de ravitailler la place. Mais ses interventionsse ressentent des atermoiements passés de
    Buckingham et du désordre du gouvernement anglais : elles sont maladroites, mal synchronisées, hésitantes. Une nouvelle tentative plus sérieuse se termine par un échec retentissant. Les travaux achevés, les Rochelois doivent se défendre seuls. Ils montrent un courage admirable, résistant plus de quatorze mois sous la conduite de leur maire, l’énergique Jean Guiton*. La famine seule les oblige à capituler, le 29 octobre 1628.


    On évalue à 15 000 le nombre des morts.
    Le roi n’abusera pas d’une victoire pourtant chèrement acquise et « fera miséricorde »
    à ceux qui l’ont combattu. Il se contentera de la démolition des remparts et du rétablissement du culte catholique. Mais bien sûr, par là même, La Rochelle perdra ses privilèges « qui étaient plus grands que d’aucune ville du royaume ».



    sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981

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